Des immunoscores élevés peuvent aider certains patients à gagner la bataille contre le cancer, concluent ces chercheurs cliniciens de l’Université d’Osaka : en d’autres termes des niveaux plus élevés de cellules immunitaires anticancéreuses dans les tumeurs -ici de l’œsophage- apportent aux patients de meilleures chances de survie à long terme. Ces travaux, publiés dans les Annals of Surgery, qui soutiennent aussi les promesses des immunothérapies, décrivent en pratique comment l’mmunomarquage et le comptage automatisé de certaines cellules immunitaires (CD3+ et CD8+) permettent d’aboutir à cet immunoscore.
Les tumeurs cancéreuses sont constituées de bien plus de composants que les cellules malignes issues du site d’origine. Des cellules immunitaires peuvent être recrutées sur le site tumoral et former ce que l’on appelle le microenvironnement tumoral. Le nombre de lymphocytes infiltrant la tumeur (TIL) et qui participent à ce microenvironnement tumoral -ici chez des patients atteints de cancer de l’œsophage-, pourrait former cet immunoscore et permettre d’estimer la probabilité de survie.
Il existe un énorme besoin de marqueurs diagnostiques,
rappellent les auteurs, pour détecter, surveiller, pronostiquer la survie dans de nombreux cancers. En particulier, pour le cancer de de l’œsophage, l’un des dix cancers les plus courants et les plus mortels dans le monde. Le pronostic ce cancer reste très négatif pour de nombreux patients, même avec un traitement par chirurgie, radiothérapie ou chimiothérapie. Fréquemment traité par chimiothérapie néoadjuvante soit avec différentes interventions de réduction et de contrôle de la tumeur avant la chirurgie, la réponse de la tumeur au traitement reste souvent insuffisante.
Un système de notation, l’Immunoscore (IS) a été développé pour quantifier le nombre de TIL présents dans et autour d’une tumeur : les immunothérapies anticancéreuses, qui reprogramment ou relancent le système immunitaire, mobilisent en particulier des cellules immunitaires appelées cellules T cytotoxiques, un type de TIL, particulièrement efficaces dans ce processus : « en raison de l’importance des TIL dans la lutte contre le cancer, un patient avec un IS élevé aura souvent un meilleur résultat », résume l’auteur principal, le Dr Toshiki Noma.
Quelle relation entre l’IS et le taux de survie ? Avec l’aide d’une technique, les scientifiques peuvent visualiser les TIL dans le microenvironnement tumoral. Un système de comptage cellulaire automatisé permet de calculer l’IS pour chaque patient. L’examen des tumeurs de 300 patients atteints de cancer de l’œsophage n’ayant encore reçu aucun traitement préopératoire, ainsi que des tumeurs de 146 patients ayant déjà reçu une chimiothérapie néoadjuvante confirme :
- une association significative entre un IS élevé et la survie à long terme
- chez ces patients atteints de cancer de l’œsophage : « Il est intéressant de noter que cette corrélation est plus marquée chez les patients atteints d’une maladie à un stade plus avancé » ;
- une analyse plus poussée confirme que l’IS est un facteur prédictif pronostique de la survie dans ce type de cancer ;
- des niveaux plus élevés de TIL ou un IS plus élevé annonce une meilleure réponse à chimiothérapie néoadjuvante ;
- la quantité d’une protéine appelée CD3 apparaît également un facteur pronostique prometteur, car présente à la surface des TIL…
Des preuves solides de l’intérêt de l’évaluation des niveaux de TIL dans les tumeurs pour une approche personnalisée qui pourrait prolonger considérablement la vie des patients.
Source : Annals of Surgery July, 2021 DOI : 10.1097/SLA.0000000000005104 Immunoscore signatures in surgical specimens and tumor-infiltrating lymphocytes in pretreatment biopsy predict treatment efficacy and survival in esophageal cancer
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