Ces rougeurs et gonflements des orteils, de type engelures, ou « orteils Covid » sont aujourd’hui documentés comme des symptômes de COVID-19. Un symptôme constaté chez de nombreux patients exempts des symptômes plus classiques de la maladie, souvent plus jeunes et parfois même non testés positifs à COVID-19. Cette étude française, d’observation, décrypte les mécanismes sous-jacents à ces « orteils COVID » et identifie, parmi ces mécanismes, une forte réponse interféron de type I, une protéine clé de la réponse antivirale. Ces travaux, publiés dans le British Journal of Dermatology, contribuent à expliquer ces pseudo-engelures mais suggèrent ainsi une forte immunité innée contre le SARS-CoV-2 et donc une bonne résistance à l’infection.
« L’épidémiologie et les caractéristiques cliniques des lésions ressemblant à des engelures ont été largement étudiées, cependant, on sait peu de choses sur la physiopathologie sous-jacente » explique l’auteur principal, le Dr Charles Cassius, de l’Hôpital Saint-Louis.
L’étude observationnelle, menée du 9 au 16 avril 2020 à l’hôpital Saint-Louis (Paris) a suivi 50 participants présentant des orteils COVID et 13 patients avec des engelures similaires survenues avant la pandémie. L’analyse montre que :
les patients avec « orteils COVID » ont développé une réponse immunitaire systémique
associée à des anticorps antineutrophiles cytoplasmiques IgA (chez 73% d’entre eux) ainsi que des niveaux plus élevés d’interféron de type I.
- L’analyse de biomarqueurs sanguins liés à la dysfonction endothéliale, à l’angiogenèse et à la mobilisation des cellules progénitrices endothéliales révèle également une dysfonction endothéliale chez ces participants avec orteils COVID.
Les chercheurs concluent qu’en plus d’une forte réponse du système immunitaire, les cellules endothéliales qui tapissent les vaisseaux sanguins jouent donc un rôle essentiel dans le développement des orteils COVID.
Il existe probablement donc des mécanismes génétiques qui sous-tendent cette forte réponse immunitaire au SARS-CoV-2, ils restent à identifier.
Source: British Journal of Dermatology 05 October 2021 DOI : 10.1111/bjd.20707 Type I interferon response and vascular alteration in chilblain-like lesions during the COVID-19 outbreak
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