En dépit d’une forte réduction de la circulation du virus SARS-CoV-2 et de l’incidence de COVID-19, l’émergence et la transmission plus élevée des nouveaux variants sont sources de préoccupation, en particulier dans le cadre de la préparation de la rentrée de de la prévention d’une nouvelle recrudescence des cas.
2 des variantes du SRAS-CoV-2, B.1.1.7, la variante identifiée pour la première fois au Royaume-Uni, et B.1.351, la variante identifiée pour la première fois en Afrique du Sud, montrent en particulier une transmission plus élevée.
Cependant, si les patients atteints de ces variants ne présentent aucune preuve de charges virales plus élevées dans leurs voies respiratoires supérieures, cette étude de la Johns Hopkins School of Medicine, présentée au Meeting World Microbe Forum, révèle chez ces cas moins susceptibles d'être asymptomatiques, un risque plus élevé d’hospitalisation.
En résumé, les cas d’infections avec ces variants induisent généralement des formes plus sévères de la maladie et un risque plus élevé d’hospitalisation, mais pas de décès ou de prise en charge en soins intensifs, ce qui suggère une meilleure capacité de prise en charge avec de meilleurs protocoles de traitement. Cependant ces nouvelles données laissent craindre une augmentation possible des hospitalisations, avec la mutation continue du virus et en cas de circulation augmentée, en particulier après l'été.
La charge virale n'est pas augmentée mais la forme est plus sévère
Les chercheurs travaillent ici à partir d’une grande cohorte d'échantillons pour montrer que la variante britannique constituait 75% des virus en circulation en avril 2021. Les variantes ont été identifiées en utilisant le séquençage du génome entier. Les chercheurs ont ensuite comparé 134 échantillons de variante à 126 échantillons de contrôle et avec l'accès aux informations cliniques des patients, ont pu corréler la génomique avec les données cliniques. Tous les échantillons ont été réanalysés pour déterminer leur charge virale. Les chercheurs ont également pris en compte le stade de la maladie sur la base du nombre de jours depuis le début des symptômes. Cette analyse montre que :
- les patients infectés par ces variantes sont moins susceptibles d'être asymptomatiques par rapport aux patients témoins, infectés par la souche originelle ;
- ces patients ne présentent pas un risque plus élevé de décès ou d'admission en soins intensifs ;
- en revanche, ils sont plus susceptibles d'être hospitalisés.
Il reste donc à mieux comprendre pourquoi, alors que la charge virale n’est pas plus élevée, pourquoi et selon quel processus d’infection sous-jacent, ces variantes présentent une transmissibilité plus élevée, commente l’auteur principal, le Dr Adannaya Amadi de la Johns Hopkins School of Medicine.
- Une étude de l’Université de Bologne a ainsi récemment décrit pour la première fois, dans le Journal of Medical Virology, comment un autre variant , le variant mexicain « T478K » grâce à une mutation spécifique dans la protéine Spike, peut altérer la charge électrostatique superficielle et modifier ainsi non seulement l'interaction avec la protéine humaine ACE2 mais également avec les anticorps du système immunitaire et ainsi entraver l'efficacité des médicaments existants.
- Une autre étude, plus générale a décrypté comment grâce à une stratégie à 3 coups, le SRAS-CoV-2, parvient à « l’extinction de l’hôte », c’est-à-dire au contrôle de la machinerie cellulaire de l’hôte, ce qui contribue aussi à sa transmissibilité.
Ces différentes données illustrent une évolution du virus vers une souche plus transmissible et plus virulente en réponse aux différentes mesures mises en œuvre dont la vaccination.
Source: Meeting World Microbe Forum 20-Jun-2021 Study evaluates potential causes of increased transmission in SARS-CoV-2 variants
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