Les personnels de santé sont en première ligne et forment un groupe prioritairement exposé aux patients infectés par les virus en circulation. Mais ce que confirme cette étude de biologistes du Royal College of Surgeons in Ireland (RCSI, Dublin), menée durant l’épidémie de COVID-19, c’est que les professionnels de santé constituent précisément un échantillon prédictif de la progression de l’infection. L’équipe irlandaise suggère ainsi, dans la revue PLoS ONE que les personnels de santé pourraient former un système d'alerte précoce pour de futures épidémies.
La recherche montre que les infections COVID-19 chez les personnels de santé au cours de la première vague de la pandémie, à la fois à partir de l’analyse des données d'infection quotidiennes recensées en Irlande mais des données similaires dans 4 autres pays (Allemagne, Royaume-Uni, Corée du Sud et Islande) représentent de manière précoce ou avec de l’avance, comment la maladie va progresser dans les différents pays. Cette progression différant pour chaque pays en fonction des mesures mises en œuvre (tests, traçage, confinement…).
Au tout début, 3% de la population mais 32% des infections
Au début de l’épidémie, les personnels de santé en Irlande, quoique ne représentant que 3% de la population, ont concentré 32% des infections confirmées par tests. Une modélisation démontre ensuite que ces données d’infection sont étroitement à la progression de l’épidémie sur l'ensemble de la population.
Exploiter ces données pour protéger la population : ce modèle suggère ainsi que les autorités sanitaires pourraient exploiter les données d’un échantillon représentatif de professionnels de la santé pour éclairer les décisions de mise en œuvre des différentes mesures de prévention, pour de futures épidémies. « Comme nous avons pu le constater avec la pandémie COVID-19, la mise en œuvre précoce de ces mesures peut sauver des vies et réduire la propagation de la maladie », rappelle l’auteur principal, le Dr Donal O'Shea, professeur de chimie au RCSI.
On a vu que très peu de pays sont en effet en mesure de mettre en place des systèmes efficaces pour tester l'ensemble de la population et de placer efficacement en quarantaine les personnes infectées par le COVID-19. La mise en œuvre de systèmes de dépistage à grande échelle pour les professionnels de santé serait beaucoup plus simple dans les établissements de santé. Un tel programme de dépistage qui testerait tous les professionnels de santé permettrait de détecter une propagation asymptomatique de la maladie.
Et mieux protéger aussi les personnels de santé : enfin, l’étude confirme aussi à quel point les professionnels de santé sont en première ligne dans l’exposition au virus et la nécessité de leur donner la priorité dans la fourniture d'EPI et dans la vaccination.
Source: PLoS ONE April 23, 2021 DOI: 10.1371/journal.pone.0250699 Correlation of national and healthcare workers COVID-19 infection data; implications for large-scale viral testing programs
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