Cette étude de l’University of South Dakota (Sioux Falls) montre que les personnes ayant un indice élevé d'omega-3 ont aussi un risque réduit de 13% de mortalité prématurée, que les personnes ayant des taux sanguins plus faibles d'omega-3. Cette nouvelle recherche sur la relation entre l'indice omega-3 et le risque de décès toutes les causes, publiée dans la revue Nature Communications, ajoute aux bénéfices -néanmoins toujours discutés- de ces acides gras pour la santé.
L’étude montre que les personnes ayant des taux sanguins d’acide eicosapentaénoïque (EPA) et d’acide docosahexaénoïque (DHA), 2 acides gras omega-3 à longue chaîne vivent plus longtemps que celles dont les niveaux sont inférieurs. En d'autres termes, les personnes décédées avec des niveaux d'oméga-3 relativement faibles sont décédées prématurément, c'est-à-dire « qu’elles auraient pu vivre plus longtemps si leurs niveaux d’omega-3 avaient été plus élevés », écrivent les chercheurs dans leur communiqué.
Les études se succèdent sur les associations et le lien entre les omega-3 et les maladies affectant le cœur, le cerveau, les yeux et les articulations, mais peu d'études ont examiné leurs effets possibles sur la durée de vie.
Au Japon, les apports et les taux sanguins d'omega-3 sont plus élevés que dans la plupart des autres pays et l’espérance de vie semble confirmer une association positive.
Enfin, cette recherche, menée par le FORCE (Fatty Acids & Outcomes Research) Consortium a porté sur les taux sanguins plutôt que les apports alimentaires ou la supplémentation en omega-3, ce qui permet d’aboutir à des résultats plus objectifs. Ce consortium de recherche est composé de chercheurs du monde entier qui rassemblent des données sur les taux d'acides gras sanguins dans de grandes cohortes longitudinales, pour préciser justement le lien possible entre les niveaux d’omega-3 et le risque de différentes maladies.
Les taux d'omega-3 réduisent jusqu'à 13% le risque de décès prématuré
L'étude s'est ici concentrée sur les niveaux d'omega-3 et le risque de décès pendant une longue période de suivi. Il s’agit de l’analyse prospective des données consolidées de 17 cohortes, soit d’un total de 42.466 participants suivis pendant 16 ans en moyenne. Au cours du suivi, 15.720 personnes sont décédées. L’analyse constate que:
- les personnes ayant les niveaux d'EPA + DHA les plus élevés (c'est-à-dire au 90e percentile au moins) présentent un risque de décès de 13% inférieur à celui des participants ayant les niveaux d'EPA + DHA les plus faibles (10e centile) ;
- des réductions de risque statistiquement significatives, respectivement de 15%, 11% et 13% sont retrouvées pour les risques de décès de maladies cardiovasculaires, de cancer et de toutes les autres causes combinées ;
- les indices d’omega-3 situés entre le 10e et le 90e percentile étaient compris entre 3,5% à 7,6% (% d’omega-3 dans les membranes de globules rouges). D'après de précédentes recherches, un indice optimal d'omega-3 serait >8%.
- Pris ensemble, ces résultats suggèrent que les acides gras omega-3 peuvent avoir un effet bénéfique sur la santé globale, ralentir le processus de vieillissement et prolonger la durée de vie en bonne santé.
«Toutes nos analyses ayant été statistiquement ajustées en fonction de nombreux facteurs de confusion possibles (l'âge, le sexe, le poids, le tabagisme, le diabète, la tension artérielle, etc., ainsi que les taux d'acides gras oméga-6 dans le sang), nous pensons que ce sont les preuves les plus solides publiées à ce jour soutenant l’hypothèse selon laquelle des niveaux élevés d'oméga-3 dans le sang peuvent contribuer à une meilleure santé globale », conclut le Dr Bill Harris, fondateur du Fatty Acid Research Institute (FARI), et auteur principal de l’étude.
Source: Nature Communications 22 April 2021 DOI : 10.1038/s41467-021-22370-2 Blood n-3 fatty acid levels and total and cause-specific mortality from 17 prospective studies
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