Ces travaux expérimentaux de l'Université du Minnesota montrent comment les tissus des organes deviennent de mieux en mieux immunisés avec l’âge et qu’ainsi, et contrairement à d'autres systèmes organiques, le système immunitaire adaptatif devient de plus en plus performant au fil de la vie, en réponse naturelle aux expositions microbiennes accumulées au fil du temps. Ces travaux expérimentaux, publiés dans la revue Nature, en éclairant le fonctionnement du système immunitaire, incitent à réfléchir aux règles fondamentales de la vaccination.
Car c’est une « nouvelle façon de penser ou d'envisager le système immunitaire » que propose le Dr Saythi Wijeyesinghe, chercheur au Masopust Lab de la faculté de médecine de l'Université du Minnesota, aux spécialistes et aux scientifiques : se concentrer sur l'immunité apportée par les cellules ou lymphocytes T et sur la durée de vie de ces cellules immunitaires dans les tissus des différents organes.
Brosser un tableau plus large de la façon dont le système immunitaire surveille tout notre corps
Les recherches sur le système immunitaire ont souligné sa nature renouvelable via la moelle osseuse, les organes lymphoïdes et le sang. Cependant, selon les chercheurs, ce modèle ne tient pas compte des nombreuses cellules immunitaires réparties dans les autres organes du corps, où la plupart des infections et des tumeurs se développent.
Les scientifiques ont regardé « comment l'immunité est intégrée » dans les tissus de souris adultes et se sont concentrés sur l'immunité antivirale des cellules T. Leur étude montre que :
- les cellules T qui résident dans la plupart des organes du corps persistent dans le temps et font face à des infections étendues ; ainsi, chez la souris, ces cellules T persistent au moins jusqu'à 450 jours après l'infection ;
- contrairement à d'autres systèmes organiques, le système immunitaire ou immunité adaptative devient de plus en plus performant et « complet » au cours de la vie, en réponse aux expositions microbiennes successives rencontrées au fil du temps ; chez la souris, une fois établies, les cellules T n’ont pas besoin du récepteur des cellules T pour survivre ou conserver un état de type effecteur en toute homéostasie.
- jusqu’à 25% des cellules des organes sont des cellules immunitaires, ce qui indique que le système immunitaire contribue de manière significative à la composition cellulaire du corps ;
- tout comme les cellules T antivirales, la plupart des autres cellules immunitaires résident durablement dans les tissus des organes.
C’est donc une toute nouvelle vision de l'homéostasie immunitaire, qui se consolide avec l’âge, via ces cellules immunitaires. Avec des implications pour la vaccination et les immunothérapies.
Source: Nature 17 March 2021 DOI: 10.1038/s41586-021-03351-3 Expansible residence decentralizes immune homeostasis
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