Des équipes de recherche ont travaillé à documenter le lien entre certains facteurs génétiques et la vulnérabilité à l’infection à SARS-CoV-2 et/ou la propension à développer, en cas d’infection, une forme sévère de la maladie COVID-19. Cette équipe de l’ Université de Barcelone suggère que certains facteurs épigénétiques peuvent également prédire la gravité de la maladie COVID-19. Ces travaux, présentés dans la revue EBioMedicine, identifient des variations épigénétiques ou des commutateurs chimiques qui régulent l'activité de l'ADN, chez les patients ayant développé un COVID-19 sévère. Ils aboutissent ainsi à une signature « de sévérité » épigénétique, nommée EPICOVID.
La maladie COVID-19 a touché près de 140 millions de personnes et entraîné près de 3 millions de décès. Il est important de se rappeler que les symptômes de l'infection varient considérablement d’un patient à l’autre, allant de formes asymptomatiques à des complications qui nécessitent une prise en charge en unité de soins intensifs (USI) avec ventilation. On ignore quels sont les facteurs responsables de ce spectre de tableaux cliniques. Cependant, l’équipe du Pr Manel Esteller de l'Université de Barcelone suggère que le profil épigénétique pourrait aussi influer sur la gravité de la maladie COVID-19.
Prédire les formes sévères chez les patients dsans facteur de risque évident
L’objectif de cette étude est de pouvoir prédire, face au nombre très élevé d’infections, quel patient va nécessiter une hospitalisation ou des soins intensifs. On connait certains facteurs de risque, comme l’âge avancé, la présence de certaines comorbidités, certains facteurs de prédisposition génétique, mais comment prédire la sévérité possible de la maladie chez tous les patients atteints ne présentant pas ces facteurs de risque ? Cette étude des profils épigénétiques de 400 patients testés COVID positifs et qui ne présentaient aucun des facteurs de risque connus, révèle des variations épigénétiques associées au COVID-19 sévère.
- Ces modifications épigénétiques sont identifiées principalement dans les gènes associés à une réponse inflammatoire excessive.
13% de la population mondiale présenterait cette signature épigénétique (EPICOVID),
concluent les chercheurs, « c'est donc un groupe à risque maximal auquel nous devons faire particulièrement attention ». A quand le test ?
Source: EBioMedicine April 15, 2021 DOI: 10.1016/j.ebiom.2021.103339 Epigenome-wide association study of COVID-19 severity with respiratory failure
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