Il est possible de détecter un trouble ou syndrome de stress post-traumatique (TSPT/SSPT) par imagerie cérébrale après une lésion cérébrale, conclut cette équipe de neurologues et de techniciens en imagerie de l'Université de Californie à San Diego. L’équipe révèle en effet, dans la revue Biological Psychiatry, qu’un volume plus faible de certaines zones spécifiques peut constituer un marqueur précoce du risque de TSPT. Ce faisant, la recherche développe le concept de « réserve cérébrale » ou de volumes plus importants chez certaines personnes, ce qui les protège contre ce « contrecoup ».
Le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) est un trouble psychiatrique complexe causé par un traumatisme physique et / ou psychologique. La façon dont ses symptômes, y compris l'anxiété, la dépression et les troubles cognitifs surviennent, demeure imprévisible et mal comprise. Les traitements et les résultats des patients pourraient être améliorés si les médecins pouvaient mieux prédire de manière plus précoce les victimes de lésions traumatiques les plus à risque. En utilisant l'imagerie par résonance magnétique (IRM), l’équipe de La Jolla a découvert des biomarqueurs cérébraux du SSPT chez les personnes atteintes de traumatisme crânien (TCC).
Une relation étroite entre le TCC et le SSPT
La relation entre traumastisme crânien (ou traumatisme cranio-cérébral ) a mobilisé la recherche ces dernières années en raison des preuves de plus en plus nombreuses du chevauchement des facteurs de risque et des symptômes de ces 2 conditions. C’est pourquoi l’équipe du Dr Murray Stein, professeur de psychiatrie et de médecine familiale à l'Université de Californie à San Diego a regardé quels pouvaient, après un TCC être les indicateurs de développement d’un SSPT. L’équipe analyse ici les données de TRACK-TBI, une vaste étude longitudinale de patients venus aux Urgences avec des TCC suffisamment graves pour justifier une tomodensitométrie (ou CT-scan). L’étude a ainsi suivi 400 participants victimes de TTC pour le SSPT sur 3 puis 6 mois après la lésion cérébrale. L’analyse constate que :
- à 3 mois, 18% de ces patients ayant subi un TCC ont développé un SSPT ;
- à 6 mois, c’est toujours le cas de 16% ;
- le volume de plusieurs structures cérébrales s’avère prédictif du SSPT 3 mois après la blessure ;
- précisément, un volume plus petit du cortex cingulaire, du cortex frontal supérieur et de l’insula prédit le SSPT à 3 mois. Ces zones sont particulièrement impliquées dans l'excitation, l'attention et la régulation émotionnelle ;
- l’étude n’identifie de marqueurs à l’imagerie prédictifs du risque de SSPT à 6 mois.
Ces résultats viennent confirmer ceux de précédentes études associant déjà des volumes plus faibles de ces différentes régions au TSSP ou suggérant qu’un volume cortical réduit peut être un facteur de risque de développer un SSPT. Ensemble, les résultats suggèrent aussi que
la « réserve cérébrale », ou des volumes corticaux plus élevés, peuvent offrir une résilience contre le SSPT.
Si ce marqueur des différences de volume cérébral n’est pas suffisamment validé pour fournir des orientations cliniques, il ouvre certainement la voie à de futures études visant à examiner comment ces volumes cérébraux peuvent protéger le cerveau.
Source: Biological Psychiatry: Cognitive Neuroscience and Neuroimaging 27 October 2020 DOI : 10.1016/j.bpsc.2020.10.008 Smaller Regional Brain Volumes Predict Posttraumatic Stress Disorder at 3 Months after Mild Traumatic Brain Injury
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