Cette équipe du Beth Israel Deaconess Medical Center (BIDMC, Boston) progresse dans l’identification et la compréhension des variations génétiques liées à la vulnérabilité et la gravité de la maladie COVID-19. Au-delà de la préexistence de comorbidités aujourd’hui bien associées à la sévérité de COVID-19, on ignore encore dans une large mesure pourquoi certaines personnes sont totalement asymptomatiques, éprouvent des symptômes légers tandis que d'autres décèdent de la maladie. Cette recherche présentée dans le New England Journal of Medicine (NEJM) jette un nouvel éclairage sur les facteurs de risque génétiques et incite à considérer de nouvelles pistes pour de nouveaux traitements.
« Les patients COVID-19 présentent un large éventail de manifestations cliniques et différents degrés de gravité, allant de symptômes pseudo-grippaux à la détresse respiratoire aiguë », rappelle l’auteur principal, le Dr Robert E. Gerszten, MD, chef du Service de médecine cardiovasculaire du BIDMC et professeur de médecine à la Harvard Medical School. « Alors que les comorbidités préexistantes, en particulier les maladies cardiovasculaires et métaboliques, sont des facteurs de risque de gravité et de mauvais résultats de la maladie, les raisons sous-jacentes pour lesquelles certaines personnes développent une maladie mortelle tandis que d'autres restent asymptomatiques restent mal comprises ».
2 nouvelles régions du génome humain retiennent ici l’attention
Un nombre croissant de données génétiques provenant de patients en Chine, en Europe et aux États-Unis associe maintenant les résultats du COVID-19 à des variations génétiques.
- Les études ont déjà souligné le gène ACE2 bien sûr, mais aussi CLEC4G et CLEC4M, déjà connus pour interagir avec la protéine de pointe du SRAS-CoV-2. Une expression plus élevée de ces gènes augmente à la fois le risque d’infection et de forme sévère de la maladie. D'autres gènes variables, SLC27A2 et PKP2, inhibent la réplication du virus. Enfin, un gène en particulier, PTGS2, semble moduler la fièvre.
- Des mutations dans le gène codant pour le récepteur 7 de type Toll (TLR7), ont également été documentés comme gènes de vulnérabilité, cette famille de récepteurs ayant un rôle important dans la reconnaissance d'agents pathogènes (tels que les bactéries et les virus) et l'activation du système immunitaire.
La recherche d’un «point chaud» génomique associé à la gravité de la maladie COVID-19, à travers une large base de données plus de 100 téraoctets, aboutit à
- une première régions et une protéine (variant rs657152-A du gène ABO) largement exprimée dans cette région, récemment été impliquée dans le processus par lequel le SRAS-CoV-2 infecte les cellules humaines.
- une deuxième région s’avère liée à une protéine mal comprise (CXCL16) qui semble jouer un rôle d’attraction des lymphocytes vers les sites d'infection, ce qui mérite également une étude plus approfondie. Les premières analyses de leurs travaux suggèrent également que ces variantes génétiques et ces protéines peuvent varier d’un groupe de population à l’autre.
Alors que les « cocktails » d'anticorps actuellement disponibles ciblent principalement les protéines de pointe du virus, ces travaux identifient de nouvelles cibles, des protéines qui facilitent la liaison du SRAS-CoV-2 aux cellules hôtes.
Source: New England Journal of Medicine November 24, 2020 DOI: 10.1056/NEJMc2025747 Mining a GWAS of Severe Covid-19
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