Que révèlent les légers mouvements de notre bras durant la nuit sur notre respiration et notre santé ? Cette équipe de l’Universitätsmedizin Berlin suggère que de simples trackers d'activité pourraient être utilisés pour détecter la nuit les premiers stades d'une maladie, car la fréquence respiratoire d'une personne pendant son sommeil, trahie par de petits mouvements, peut prédire un problème de santé non détecté. Le principe, présenté dans les Scientific Reports, pourrait contribuer à mieux détecter et prévenir les maladies chroniques courantes.
La respiration en dit long sur la santé d'un patient. Plusieurs études ont montré que des écarts par rapport à une fréquence respiratoire normale, qui est d'environ 12 à 18 fois par minute, peuvent être le signe d'une maladie grave. Respirer moins de six fois par minute est également et plus qu'un rythme cardiaque anormal, le signe d'un problème de santé. À l'inverse, une respiration très rapide peut être un signe précoce de troubles cardiaques. Cependant, bien que pertinente, la fréquence respiratoire a jusqu’ici peu retenu l'attention dans la détection précoce des risques médicaux, explique l’auteur principal, le Dr Jan Kantelhardt.
Son équipe s’est spécialisée dans l’exploitation diagnostique des données physiques simples.
Vers des dispositifs de mesure plus simples et moins coûteux
Actuellement, la mesure des fréquences respiratoires sur des périodes longues n'est possible que dans les cliniques qui disposent du bon équipement. Cependant, les études de cohorte réunissant un grand nombre de participants, nécessitent des dispositifs plus simples. Jusqu'à présent, l’électrocardiogramme standard (ECG) était utilisé pour mesurer les fréquences et les rythmes cardiaques, permettant ainsi des conclusions sur la respiration.
Certains trackers peuvent fournir une alternative fiable aux ECG : les « bracelets » (voir visuel), semblables à des trackers de fitness en beaucoup plus précis, testés en plus de l'équipement habituel, sur environ 400 patients ont enregistré le mouvement des participants durant leur sommeil et ont relevé une simple mesure ECG via une électrode fixée à la peau. Le tracker détecte le moindre mouvement, même si le bras du patient tourne légèrement lorsqu'il respire pendant son sommeil, expliquent les chercheurs. Les données ont ensuite été analysées par un logiciel développé par l’équipe. L’analyse montre que
ces tout petits mouvements permettent de tirer des conclusions plus précises
sur la fréquence respiratoire que l'ECG enregistré au même moment.
Ces trackers pourraient être utilisés, par exemple, comme outil de diagnostic préalable, avant que le patient ne soit orienté si nécessaire en laboratoire du sommeil. Certains participants de la cohorte GNC Health, débutée en 2014 et qui en regroupe environ 200.000 viennent d’être équipés de ces mêmes trackers.
L'objectif général est de mieux détecter et comprendre le développement de maladies courantes telles que le cancer, le diabète ou l'arythmie cardiaque afin d'améliorer leur prévention.
Source: Scientific Reports 03 September 2020 DOI : 10.1038/s41598-020-71539-0 Reconstruction of the respiratory signal through ECG and wrist accelerometer data
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