15 à 20% des personnes vivent avec une forme de dermatite atopique. Cette équipe de chercheurs de l’University of British Columbia (UBC) et du Vancouver Coastal Health Research Institute proposent une toute nouvelle approche pour traiter l'eczéma : cibler une enzyme clé qui contribue à l'eczéma, permettrait de prévenir les effets débilitants de ce trouble cutané. Ces travaux présentés dans le Journal of Investigative Dermatology ouvrent 2 nouvelles options thérapeutiques selon la sévérité de la dermatite atopique, par thérapie génique ou par gel topique.
L'eczéma, également connu sous le nom de dermatite atopique (DA), provoque la rupture de la barrière protectrice de la peau, la rendant plus vulnérable aux corps étrangers et pathogènes ce qui peut entrainer des démangeaisons, une inflammation, une sécheresse et une dégradation supplémentaire de la peau. Les symptômes ressentis avec l'eczéma peuvent impacter le fonctionnement au quotidien, la qualité de vie et jusqu’à la santé mentale. L’eczéma ou dermatite atopique suit généralement un cycle vicieux démangeaison-grattage. Les dermocorticoïdes constituent un traitement courant mais peuvent sur le long terme « amincir » la peau et rendre la peau encore plus vulnérable aux lésions et aux infections.
L’enzyme ronge les protéines qui ancrent étroitement ensemble les cellules de notre peau
La découverte du rôle clé de l'enzyme Granzyme B corrélée aux démangeaisons et à la sévérité de l'eczéma pourrait changer la donne : ici, les chercheurs canadiens montrent que Granzyme B affaiblit la barrière cutanée en se clivant à travers les protéines qui maintiennent les cellules ensemble, ce qui facilite la pénétration des allergènes.
Cibler granzyme B permet de réduire la sévérité : « Dans certaines maladies inflammatoires, comme l'eczéma, l’enzyme granzyme B est sécrétée par les cellules et ronge ces protéines de liaison cellulaire, ce qui affaiblit la barrière cutanée et favorise l’inflammation et les démangeaisons. Cependant, en éliminant granzyme B via une modification génétique ou en l'inhibant avec un gel topique, il est possible d’empêcher l’enzyme d'endommager la barrière cutanée.
- De précédentes études avaient déjà suggéré que les niveaux de Granzyme B sont en corrélation avec le degré de démangeaisons et la sévérité de la dermatite atopique. Cette étude est la première à apporter la preuve d’efficacité de molécules topiques ciblant granzyme B pour traiter la dermatite.
Traiter la dermatite atopique c’est aussi prévenir d’autres allergies : en effet la dermatite atopique est associée à un risque accru d'autres conditions inflammatoires, dont les allergies alimentaires, l'asthme et la rhinite allergique.
« Un gel ou un médicament capable de bloque Granzyme B pourrait entraîner moins d'effets secondaires, voire aucun, et contourner le cycle de démangeaison-grattage et réduire les poussées ». Bien que l’application clinique soit encore loin, les résultats sont décrits comme très prometteurs, en particulier en regard de la prévalence et des symptômes de la maladie.
Source : Journal of Investigative Dermatology June 03 2020 DOI: 10.1016/j.jid.2020.05.095 GRANZYME B CONTRIBUTES TO BARRIER DYSFUNCTION IN OXAZOLONE-INDUCED SKIN INFLAMMATION THROUGH E-CADHERIN AND FILAGGRIN CLEAVAGE
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