Cette période de confinement mondial, liée à l’épidémie COVID-19, va-t-elle entraîner, d'ici quelques mois, un phénomène tout aussi mondial de « baby-boom » ? Probablement pas, suggère cette étude qui a interrogé, en ligne, 1.482 participants, hommes et femmes en âge de concevoir. Les résultats, présentés dans le Journal of Psychosomatic Obstetrics & Gynecology, confirment un niveau d’inquiétude élevé lié aux conséquences possibles de l’infection à SARS-CoV-2 sur la grossesse et aux difficultés économiques probables à l’issue de la crise.
82% des participants n’ont pas l'intention de concevoir pendant la crise pandémique.
Les chercheurs de l'Université de Florence ont mené au total 1.482 entretiens en ligne, au cours de la troisième semaine de confinement. L’échantillon était composé de 64% de femmes (et 36% d’hommes), âgés de 18 à 46 ans, dans une relation hétérosexuelle stable depuis 12 mois au moins.
- Non seulement 4 participants sur 5 n’ont pas l’intention de concevoir,
- mais, sur les 268 participants qui prévoyaient d'avoir un enfant avant la pandémie, plus du tiers (37,3%) ont abandonné ce projet.
- en raison des inquiétudes liées aux difficultés économiques futures (58%),
- et en raison des conséquences possibles de l’infection sur les résultats de grossesse (58%),
- une réduction du bien-être mental pendant le confinement explique cette baisse de désir d’enfant ;
- cependant, tout de même 140 participants (11,5%) ont fait un projet « de parentalité » pendant le confinement ;
- la plupart des participants ne déclare aucune baisse de l’activité sexuelle durant le confinement ;
- près de 50% des participants n’ont déclaré aucune interruption de leur activité professionnelle et aucune variation des salaires, probablement en raison de la stratégie d'adaptation du travail ;
- plus de 40% des participants ont signalé en revanche une réduction inquiétante de leurs revenus mensuels ;
« L'impact de la quarantaine et du confinement sur la perception en population générale de la stabilité et de la tranquillité est alarmant. Les scores de bien-être de la majorité des participants ont considérablement diminué après le début de la pandémie », écrivent les auteurs.
Sur une note plus positive, on retiendra que 60% des participants qui envisageaient de concevoir avant le début de pandémie, poursuivent leur projet d‘enfant(s) et que 11% des participants ont initié ce désir et ce projet durant le confinement.
Mais seulement 6 couples ont réellement tenté de concevoir durant la période d’étude.
Source : Journal of Psychosomatic Obstetrics & Gynecology 7 May, 2020 DOI : 10.1080/0167482X.2020.1759545 Desire for parenthood at the time of COVID-19 pandemic: an insight into the Italian situation
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