Si l’origine du nouveau coronavirus SARS-CoV-2 n’est pas totalement éclaircie, des études ont suggéré que le pangolin, une espèce de fourmilier pourrait être le chaînon manquant de la transmission du de la chauve-souris à l’Homme. Cette étude, présentée dans la revue Frontiers in Immunology, abonde en ce sens en montrant que ces animaux possèdent un avantage évolutif contre le coronavirus. Ils résistent bien à l'infection. En identifiant cette spécificité génomique, ces travaux, présentés dans la revue Frontiers in Immunology, suggèrent une voie de recherche possible pour contrer les formes sévères de COVID-19 chez l'Homme aussi.
Certains gènes, un peu comme un détecteur de fumée déclenche une alarme, détectent l’arrivée d’un pathogène dans le corps et déclenchent une réponse immunitaire. Cependant, chez les pangolins, 2 gènes de détection virale sont manquants. La découverte est importante car elle explique que si les pangolins peuvent être porteurs du coronavirus, ils semblent capables de le tolérer. Il est clair que mieux comprendre cet avantage évolutif pourrait orienter les chercheurs vers de nouvelles voies thérapeutiques.
Réduire la réponse immunitaire tout en maintenant un contrôle suffisant du virus
Les chercheurs de l'Université de Vienne ont analysé le génome des pangolins et l'ont comparé à celui d'autres mammifères, dont les humains- les chats, les chiens et les bovins. Leurs travaux génomiques montrent que les pangolins ont survécu à des millions d'années d'évolution sans un type de défense antivirale utilisée par tous les autres mammifères.
Une nouvelle piste thérapeutique : chez l'Homme, le coronavirus SARS-CoV-2 peut provoquer une réponse immunitaire inflammatoire appelée tempête de cytokines, qui aggrave ensuite le pronostic. La suppression pharmaceutique de cette signalisation génétique -manquante chez le pangolin- pourrait être une option de traitement possible pour les formes sévères de COVID-19. Avec néanmoins un sérieux défi, un risque alors accru d’infections secondaires.
Un système immunitaire suractivé peut être modéré ;
C’est possible en réduisant l'intensité ou en modifiant le moment de la réponse, expliquent les scientifiques.
Préciser l'impact de ces différences génétiques sur la réponse antivirale : bien que l'étude ait identifié des différences génétiques entre les pangolins et d'autres mammifères, il reste à préciser l'impact de ces différences sur la réponse antivirale. Les chercheurs ne comprennent pas encore exactement comment les pangolins survivent au coronavirus, mais l’absence de ces 2 gènes de signalisation peut contribuer à l’expliquer. Un autre gène, RIG-I, qui agit également comme capteur contre les virus, représente également une piste prometteuse.
Bref, comprendre comment les pangolins parviennent à survivre aux infections à coronavirus pourra probablement aider à concevoir de nouvelles stratégies thérapeutiques.
Source : Frontiers in Immunology 08 May 2020 DOI : 10.3389/fimmu.2020.00939 Pangolins Lack IFIH1/MDA5, a Cytoplasmic RNA Sensor That Initiates Innate Immune Defense Upon Coronavirus Infection
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