De meilleures habitudes de vie sont indispensables pour optimiser la gestion de la fibrillation auriculaire, rappelle cette équipe de cardiologues de la Cleveland Clinic dans le cadre d’une directive de l’American Heart Association (AHA) : la perte de poids, l'activité physique régulière et d'autres changements de mode de vie sont des stratégies efficaces, de première ligne mais qui pourtant sont loin d’être observées par les personnes souffrant de fibrillation auriculaire et de trouble du rythme cardiaque. Pourtant, le risque d’AVC ischémique est en jeu.
La fibrillation auriculaire (FA) est un trouble du rythme cardiaque anormal qui affecte au moins 2,7 millions de personnes aux États-Unis. Sa prévalence dans le monde augmente avec le vieillissement des populations, mais aussi la prévalence croissante de l’obésité, soulignent les auteurs. Dans la FA, les cavités supérieures du cœur, appelées oreillettes, battent rapidement et de façon irrégulière, gênant le bon mouvement du sang à travers les cavités, ce qui peut favoriser la formation de caillots sanguins. Des parties de ces caillots peuvent se détacher et s'écouler vers le cerveau, provoquant un AVC ischémique. Les personnes atteintes de FA ont ainsi un risque 5 fois plus élevé d'avoir un accident vasculaire cérébral que les personnes non atteintes.
Pour réduire le risque d'AVC, rien ne vaut l’adoption d’un mode de vie sain
Pour réduire le risque d'AVC, les médecins et les professionnels de santé utilisent des médicaments ou des procédures pour réguler la fréquence cardiaque, prévenir les rythmes cardiaques anormaux (FA) et réduire la coagulation sanguine. « Si ces protocoles restent essentiels », commente l’auteur principal, le Dr Mina K. Chung, cardiologue et professeur de médecine à la Cleveland Clinic, « conseiller aux patients atteints d’adopter des habitudes de vie plus saines dans la mesure du possible va réduire considérablement les épisodes de FA et le risque d’AVC associé ».
3 modifications du mode de vie essentielles : gestion du poids, interventions nutritionnelles chez les personnes en surpoids, plans d'activité physique individualisés appropriés pour augmenter la forme physique sont les 3 modifications du mode de vie essentielles qui peuvent « changer la vie » des patients atteints de FA.
L’ennemi n°1, le surpoids ou l’obésité : l'obésité peut en effet contribuer à l'élargissement et à l'étirement des cavités supérieures du cœur, modifiant son fonctionnement, ce qui favorise le développement et la persistance de la FA. Dans une étude citée par les auteurs, les personnes en surpoids ou obèses et ayant perdu au moins 10% de leur poids corporel s’avèrent ainsi moins susceptibles de développer une FA ou qu’elle soit persistante ; dans certains cas, la FA persistante est même devenue intermittente ou a complètement disparu.
De plus, l'obésité est souvent associée à l'apnée du sommeil, un type de troubles respiratoires qui augmente également le risque de FA.
L’ennemi N°2, la sédentarité : Une activité physique régulière et modérée n'augmente pas le risque de FA et peut aider à prévenir et à traiter la maladie. En revanche, notent les experts, des niveaux extrêmes d'activité physique, tels que ceux pratiqués par les athlètes d'endurance et les sportifs professionnels, peuvent augmenter le risque de FA.
Fixer des objectifs de poids et d'exercice spécifiques et progressifs et prescrire des programmes d'intervention sur le mode de vie, peuvent donc permettre aux patients de souffrir de FA de réduire considérablement les épisodes et la persistance de la maladie. D'autres habitudes de vie qui augmentent le risque de FA, en particulier le tabagisme et la consommation modérée ou élevée d'alcool doivent être déconseillées : le tabagisme augmente non seulement le risque de développer la FA, mais il réduit également l'efficacité de la thérapie par ablation qui élimine les cellules qui génèrent les rythmes anormaux. La consommation d'alcool au-delà de de 7 verres / semaine chez les femmes et 14 verres / semaine chez les hommes augmente le risque de FA. Dans une étude récente, il a été démontré que la réduction ou l’abstinence améliore le contrôle du rythme cardiaque.
D’autres recherches devraient être menées pour préciser les meilleures mesures de prévention et les meilleures interventions sur le mode de vie pour les patients atteints de FA. En particulier, sur la pratique d’un exercice physique adapté. Cependant, les données sont aujourd’hui suffisantes pour soutenir les effets bénéfiques d’un mode de vie sain.
Source: Circulation: Journal of the American Heart Association (In Press) March 09 Lifestyle and Risk Factor Modification for Reduction of Atrial Fibrillation, 2020 Better lifestyle habits are useful additions to optimize management of atrial fibrillation (Visuel American Heart Association courtesy)
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