Le carcinome hépatocellulaire, un cancer du foie très fréquent lié à la présence de graisse dans le foie, est l'une des principales causes de décès par cancer. Avec l’épidémie d’obésité, son incidence est en augmentation. Cette équipe de l’Université de Genève (UNIGE) identifie le rôle d'une protéine, « S100A11 » impliquée dans la progression du foie gras vers le cancer et, plus largement, dans le développement des maladies hépatiques liées à l'obésité. Cette protéine, dont le rôle est documenté dans la revue Gut, apparaît à la fois comme un biomarqueur de développement de cancer du foie mais aussi comme une cible prometteuse pour l’enrayer. C’est donc l’espoir d’une immunothérapie de prévention du cancer du foie.
Avec notre mode de vie sédentaire et nos régimes alimentaires trop riches, l’incidence de la maladie du foie gras et du carcinome hépatocellulaire est en augmentation. Mais ces scientifiques ont peut-être trouvé le moyen d’éviter la progression du foie gras vers le cancer. Cette protéine, S100A11, est ici documentée comme favorisant l'inflammation et l'accumulation de tissu fibreux dans le foie, créant ainsi un environnement propice au développement du cancer.
Plus la protéine S100A11 est exprimée, plus le cancer est agressif
De l’excès de graisse au foie gras puis au cancer : on sait que le foie participe au stockage des sucres et des graisses contenus dans les aliments.
- en cas de régime alimentaire trop riche, les cellules hépatiques accumulent l'excès de calories sous forme de graisse, ce qui induit le développement de la stéatose hépatique ;
- une inflammation et une accumulation de tissu fibreux se développent et peuvent entraîner une cirrhose ou un cancer. Ainsi, la stéatose hépatique peut évoluer en cancer.
Des changements dans l'expression de protéines spécifiques peuvent favoriser le développement du cancer. A la recherche d’altérations pouvant expliquer la progression d'un foie gras vers un état inflammatoire et le développement du cancer, les scientifiques identifient ici tout un réseau de protéines dérégulé, en l'absence de toute altération génétique, et qui crée un environnement favorable au développement du cancer.
Une protéine pro-inflammatoire et cancérigène : Au sein de ce réseau, une protéine, S100A11, semble jouer un rôle clé : « S100A11 favorise l'inflammation et l'accumulation de tissu fibreux dans le foie », explique l’auteur principal, Cyril Sobolewski, chercheur en physiologie cellulaire et métabolisme. Des tests supplémentaires montrent que plus S100A11 est exprimée, plus la gravité du cancer est élevée.
Une cible thérapeutique en puissance ? La présence de S100A11 dans le sang ouvre la possibilité d'une détection précoce par simple prélèvement sanguin. S100A11 pourrait également être une cible thérapeutique prometteuse : l’idée serait de générer des anticorps spécifiques capables de neutraliser la protéine et de prévenir son effet cancérigène.
Ces travaux ouvrent ainsi la voie à une immunothérapie de prévention du cancer, en cas de maladie du foie gras.
Source: Gut Feb, 2020 DOI : 10.1136/gutjnl-2019-319019 S100A11/ANXA2 belongs to a tumour suppressor/oncogene network deregulated early with steatosis and involved in inflammation and hepatocellular carcinoma development
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