Plus de 2 heures par jour, c'est 2 fois plus de solitude et d'exclusion, avait déjà conclut une étude récente. Stress et dépendance, font bien partie de l'impact négatif des médias sociaux, confirment ces experts de l'Hospital for Sick Children (SickKids, Toronto). Leur examen des preuves de la littérature, présenté dans le Canadian Medical Association Journal (CMAJ) souhaite sensibiliser encore et encore aux dangers d’une utilisation excessive des smartphones et des médias sociaux. Cependant l'étude révèle une prise de conscience en marche chez les jeunes.
Les chercheurs canadiens ont passé en revue les études publiées sur l’association entre l'utilisation excessive des smartphones et des médias sociaux et la détresse mentale et le risque de suicide chez les adolescents. L'analyse, centrée sur les media sociaux n’a pas pris en compte les jeux en ligne. Elle relève les effets délétères d’un usage excessif mais apporte surtout des conseils précieux aux médecins, enseignants et aux parents pour réduire ces effets néfastes.
Aujourd’hui, près de 50% des adolescents déclarent souhaiter réduire leur utilisation du smartphone
Parmi les principaux effets retrouvés dans la littérature :
- la réduction des relations ;
- la baisse de l’estime et de la conscience de soi ;
- les troubles du sommeil ;
- la dégradation des résultats scolaires ;
- le mal-être et la détresse émotionnelle.
Aider les adolescents à mieux gérer l'utilisation des smartphones et des médias sociaux pour un équilibre sain entre le sommeil, les études, l'exercice physique et l'activité sociale et les relations interpersonnelles, ne passe pas, selon les auteurs par l’interdiction ou la restriction pure et simple : « Compte tenu de l'importance d'impliquer les jeunes dans ces stratégies de réduction des dommages possibles des médias sociaux, une approche prohibitionniste serait contre-productive ». De plus, l’accès au numérique a des avantages majeurs pour les jeunes : « Pour les adolescents d'aujourd'hui, qui n'ont pas connu un monde sans médias sociaux, les interactions numériques sont la norme et les avantages de l’accès en ligne à certaines données favorise l'éducation, la créativité, l'expression de soi, le sentiment d'appartenance et l'engagement ». Les auteurs préconisent donc plutôt une stratégie basée sur la discussion et l'accompagnement :
- recommander aux adolescents de réduire l'utilisation des médias sociaux plutôt que de l'éradiquer complètement ;
- inclure les parents dans les groupes de discussion ;
- les parents devraient discuter avec leurs enfants ados de l'utilisation appropriée du smartphone afin de déterminer ensemble comment fixer des limites ;
- les enseignants pourraient intègrer l’outil smartphone dans l’enseignement, dans le cadre d'une relation fondée sur la confiance mutuelle et le respect de l'autonomie.
Les dernières données révèlent une tendance vers un usage plus raisonné : un récent sondage américain indique que 54% des adolescents pensent passer trop de temps sur leur smartphone et qu’environ 50% souhaitent réduire leur utilisation.
« De manière encourageante, les jeunes reconnaissent de plus en plus l'impact négatif des médias sociaux sur leur vie et commencent à prendre des mesures pour l'atténuer », écrivent les auteurs.
Source: CMAJ February 10, 2020 DOI: 10.1503/cmaj.190434 Smartphones, social media use and youth mental health
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