Alors qu’au 7 février, plus de 25 pays signalent 31.500 cas confirmés du nouveau coronavirus 2019-nCoV, dont 31.200 (99%) recensés en Chine, que l’épidémie progresse de 3 à 4.000 nouveaux cas supplémentaires par jour, ce nouveau dispositif de surveillance des mutations virales arrive à point nommé. L’équipe de l’Université Rutgers (New Jersey), qui publie dans le Journal of Physical Chemistry C apporte pour la première fois et ici sur le virus de la grippe, la preuve de concept d’une surveillance cellulaire possible, in vivo et en temps réel, de la réplication virale.
Les infections virales restent une des principales causes de maladie et de décès, en particulier lorsque le virus n’est pas connu ou a muté. Les chercheurs prennent bien évidemment l’exemple du nouveau coronavirus (Visuel ci-dessus) mais travaillent ici sur le virus de la grippe A (Visuel ci-contre), un virus très contagieux qui circule « sous forme d’une souche » différente chaque année. Le virus grippal qui mute rapidement, devenant résistant aux médicaments et aux vaccins au fur et à mesure de ses réplications, est donc un bon modèle de recherche.
Un système de surveillance des mutations virales en temps réel
L’outil qui parvient ici à surveiller les mutations du virus de la grippe A en temps réel, pourrait permettre aux virologues de mieux comprendre les mécanismes de réplication des virus et donc de les empêcher de se répliquer. Il s’agit d’une sonde, à base de nanoparticules d'or, qui mesure l'ARN viral dans les cellules vivantes combinée à des outils d'imagerie. La sonde fournit des données cruciales sur les caractéristiques cellulaires qui conduisent à une réplication en nombre anormalement élevé de particules virales et sur les conditions qui, a contrario, pourraient contribuer à stopper la réplication virale.
Une application possible à tous les virus à ARN : cet outil apparaît prometteur pour l’étude des comportements, dans les cellules hôtes, des virus grippaux et de tous les virus à ARN, et va contribuer à identifier les conditions externes ou les propriétés cellulaires qui affectent leur virulence. Jusqu'à présent, l'étude des mutations virales dans les cellules nécessitait leur destruction pour extraire leur contenu.
Ce nouvel outil permet une analyse sans tuer les cellules, avec des instantanés de la réplication virale au fur et à mesure qu'elle se produit.
Sources :
- Journal of Physical Chemistry C January 16, 2020 DOI : 10.1021/acs.jpcc.9b09253 SERS Nanoprobe for Intracellular Monitoring of Viral Mutations (Visuel U.S.Centers for Disease Control and Prevention)
- OMS 5 February 2020 Urgent support needed to protect vulnerable countries from outbreak
- GISAID Global cases of BetaCov
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