Lorsque les traitements standards, pharmacologiques et chirurgicaux ont échoué, il est possible de traiter certaines arythmies cardiaques par radiothérapie, une méthode non invasive et appliquée de l’extérieur de la poitrine. Cette équipe de l’Université de Birmingham démontre, dans la revue Frontiers in Physiology, que, l’arrêt prolongé de la respiration, durant plus de 5 minutes, permet d'optimiser les résultats du traitement.
L'équipe anglaise décrit ici une technique qui permet aux patients souffrant de maladies cardiaques de retenir leur respiration en toute sécurité pendant plus de 5 minutes. La technique pourrait optimiser la procédure et les résultats d'un nouveau traitement des arythmies cardiaques, suggèrent les chercheurs.
La respiration est un obstacle au bon déroulement de la radiothérapie car chaque respiration fait bouger le cœur
Retenir le souffle pour diagnostiquer : au départ, l’équipe de Birmingham propose cette technique de retenue du souffle comme nouveau mode diagnostique précoce des cardiopathies ischémiques. La technique consiste à hyperventiler le patient conscient et non médicamenté à l'aide d'un ventilateur mécanique qui fournit de l'air au patient via un masque facial. Cette hyperventilation provoque une hypocapnie – diminution de la pression de dioxyde de carbone dans le sang- qui conduit à une constriction temporaire des artères coronaires. Ces effets apparaissent ici bien tolérés et sans danger pour les patients souffrant d'angine de poitrine. Cette première démarche confirme que l’utilisation de l’hyperventilation mécanique non invasive produit des changements importants à l’ECG chez les patients souffrant d'angine de poitrine. Mais sa valeur diagnostique possible pour identifier les patients atteints de coronaropathie nécessite d’autres recherches.
Retenir le souffle pour traiter : à partir de là, les chercheurs proposent d’utiliser cette technique de retenue du souffle pour faciliter et optimiser la radiothérapie, une technique émergente utilisée pour l'ablation cardiaque chez des patients souffrant d’arythmie réfractaire aux traitements standards. Ces patients subissent une radiothérapie ciblée avec précision, appliquée de l'extérieur de la poitrine, qui détruit les tissus en cause dans les anomalies électriques et l’arythmie. La respiration est un obstacle évident au bon déroulement de la procédure car chaque respiration fait bouger le cœur dans la poitrine.
L’hyperventilation mécanique non invasive prometteuse pour de nombreuses interventions ? C’est ce que suggère l’auteur principal, le Dr Michael Parkes, du Département des sciences du sport, de l'exercice et de la réadaptation de l'Université : « Il y a encore peu de conscience de la simplicité, de la disponibilité et de la sécurité de l'hyperventilation mécanique non invasive. Nous avons déjà montré que les patientes atteintes d'un cancer du sein peuvent « retenir leur souffle » en toute sécurité pendant plus de 5 minutes grâce à cette technique. Ici, les patients souffrant d'angine de poitrine ont très bien toléré l'hyperventilation mécanique, suggérant son potentiel pour optimiser l’utilisation de la radiothérapie pour l'ablation cardiaque : l’arrêt de la respiration de plus de 5 minutes permet aux chirurgiens de mieux cibler la radiothérapie ».
L'étape suivante consiste à tester cette technique chez un plus grand nombre de patients atteints d'arythmies cardiaques traités par radiothérapie.
Source: Frontiers in Physiology 20 January 2020 DOI : 10.3389/fphys.2019.01515 Hypocapnia Alone Fails to Provoke Important Electrocardiogram Changes in Coronary Artery Diseased Patients
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