Les femmes qui pratiquent régulièrement un exercice intense ont un risque très réduit de décès de maladie cardiaque, de cancer ou d'autres causes, conclut cette équipe de l'hôpital universitaire de La Corogne (Espagne) qui présente ses conclusions au Congrès EuroEcho 2019 de European Society of Cardiology (ESC). « Faites de l'exercice autant que vous pouvez », recommande l’auteur principal le Dr Jesús Peteiro : La forme physique protège contre le décès quelle qu'en soit la cause et apparaît ici un facteur indépendant clé de longévité- donc indépendamment des autres facteurs de mode de vie.
L'exercice est bénéfique à la santé et la longévité, mais les données de ses effets sur la santé des femmes en particulier, sont rares. Les femmes vivent généralement plus longtemps que les hommes, ce qui devrait d'ailleurs motiver des recherches spécifiques.
La longévité des femmes directement associée à leur condition physique
L’étude a examiné la capacité d'exercice et la fonction cardiaque chez 4.714 femmes soumises à une échocardiographie sur tapis d’exercice pour maladie coronarienne suspectée ou diagnostiquée. Les participantes marchaient ou couraient sur un tapis roulant, en augmentant progressivement l'intensité jusqu'à épuisement. Des images du cœur ont donc été générées pendant le test. La condition physique a été définie comme une capacité maximale de 10 équivalents métaboliques (MET), ce qui équivaut à monter rapidement quatre escaliers sans s'arrêter. Les données des participantes qui ont atteint 10 METs ou plus, donc considérées en bonne condition physique, ont été comparées aux données des autres participantes. Ces données ont également été rapprochées de la durée de « survie ».
- Au cours d'un suivi de 5 ans, 345 décès cardiovasculaires, 164 décès par cancer et 203 décès d'autres causes ont été recensés.
- Après prise en compte des facteurs de confusion possibles, la condition physique, caractérisée par le niveau de METs s’avère significativement inversement associée au risque de décès cardiovasculaire, par cancer ou toutes causes confondues ;
- l’analyse des données d'imagerie cardiaque pendant le test d'effort révèle que les patientes ayant une mauvaise fonction cardiaque pendant l'exercice présentent un risque bien plus élevé de décès cardiovasculaire pendant le suivi, mais pas de décès par cancer ou d'autres causes ;
- le taux annuel de décès par maladie cardiovasculaire est près de 4 fois plus élevé chez les femmes ayant une capacité d'exercice réduite vs que bonne (2,2% vs 0,6%) ;
- le taux annuel de décès par cancer double chez les patientes en mauvaise condition physique ou à faible capacité d'exercice (0,9% vs 0,4%) ;
- le taux annuel de décès toutes causes est multiplié par plus de 4 chez les personnes en mauvaise condition physique (1,4% contre 0,3%).
L’exercice joue un rôle clé dans la longévité des femmes âgées : une bonne condition physique, apportée par une pratique intense de l’exercice protège la santé des femmes plus âgées. En effet, les participantes à l'étude étaient des femmes plutôt âgées, en moyenne de 64 ans et 80% se situaient entre les âges de 50 et 75 ans. L'étude montre aussi que la santé cardiovasculaire « ne suffit pas » à la longévité : ainsi, les femmes dont le cœur fonctionne normalement pendant l'exercice ont un risque réduit d’événement cardiovasculaire , mais si leur capacité d'exercice est faible, elles encourent toujours un risque de décès de cancer ou d'autres causes.
L’objectif est donc une performance cardiaque normale pendant l'exercice mais aussi le maintien, par la pratique, d'une bonne capacité d'exercice.
Source : EuroEcho 2019 7-Dec-2019 Women, exercise and longevity
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