L’optimisme est résolument associé à un risque plus faible de maladie cardiaque et de décès prématuré, conclut cette étude observationnelle, menée au St. Luke's Hospital (New York). Cette revue systématique et méta-analyse des résultats de 15 études portant au total sur près de 230.000 participants suivis durant près de 14 ans, confirme dans le JAMA Nertwork Open l’importance de l’humeur sur le risque de maladie cardiaque ou de maladie « tout court ».
De nombreuses études ont déjà suggéré un lien entre les émotions négatives, les facteurs sociaux et certaines conditions de stress chroniques, et des effets cardiaques défavorables. Alors que les humeurs ou mentalités sont des facteurs pouvant être régulés ou modifiés, ils constituent une nouvelle cible pertinente pour de nouvelles interventions cliniques. Des études empiriques ont suggéré que les personnes optimistes ont plus de chances de réussir dans tous les domaines. Il existe également des associations documentées entre l’optimisme et des résultats favorables pour la santé physique. Une récente étude, citée par les chercheurs, a même suggéré un lien entre un optimisme élevé et un risque réduit de complications cardiaques spécifiques.
Travailler sur l’optimisme pour améliorer sa santé cardiaque
Cette analyse confirme globalement ces conclusions, avec quelques limites, dont la prise en compte systématique des facteurs de confusion possibles dont le tabagisme, le diabète et l'hypertension. Cependant, l’importance de l’échantillon et la durée de suivi, ne laisse que peu de place au doute. Des résultats d’autant plus intéressants que des traits comme l'optimisme et le pessimisme peuvent être facilement mesurés et constituent également des facteurs modifiables. Cela permet d’espérer qu’en agissant sur l’humeur et le bien-être général on puisse réduire l’incidence des troubles cardiovasculaires…
L’optimisme permet de réduire de 35% le risque cardiovasculaire : les chercheurs newyorkais ont défini l’optimisme comme un état d'esprit défini comme la tendance à penser que de bonnes choses vont se produire à l'avenir. Ils ont identifié dans les principales bases de données médicales et scientifiques toutes les études de cohortes examinant le lien entre optimisme et pessimisme et les événements cardiovasculaires et / ou les décès toutes causes confondues. Les principaux résultats comprenaient la mortalité cardiovasculaire, l’incidence des infarctus du myocarde non mortels, des AVC et d’angors récents. 15 études portant sur un total de 229.391 participants, dont 10 apportant des données sur les événements cardiovasculaires et 9 sur la mortalité toutes causes confondues, ont été sélectionnées. L’analyse globale constate que l'optimisme est associé de manière significative à :
- une diminution du risque d'événements cardiovasculaires de 35%,
- à un risque de décès toutes causes confondues réduit de 14%.
Les résultats confirment une association significative entre l'optimisme et une réduction du risque d'événements cardiovasculaires et de décès toutes causes confondues. Les chercheurs envisagent d’autres recherches sur les mécanismes bio-comportementaux sous-jacents à cette association.
Enfin, ils suggèrent que les interventions conçues pour promouvoir l'optimisme ou réduire le pessimisme pourraient, au-delà de leurs bénéfices en santé mentale, contribuer aussi à réduire le risque cardiovasculaire, en particulier chez les personnes à risque élevé.
Source : JAMA Network Open September 27, 2019 Association of Optimism With Cardiovascular Events and All-Cause Mortality A Systematic Review and Meta-analysis
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