Environ 1 bébé sur 10 naît prématuré ou avant 37 semaines de grossesse. Or les lipides diététiques, donnés de manière précoce aux grands prématurés qui constituent déjà une source importante d'énergie, donnent également un coup de pouce indispensable au cerveau en augmentant signicativement le volume cérébral global ainsi que le volume des zones impliquées dans les activités motrices et la mémoire, selon cette étude du Children's National Medical Center présentée à la Réunion annuelle des Pediatric Academic Societies.
« Par rapport aux macronutriments tels que les glucides et les protéines, l'apport en lipides au cours du premier mois de vie est associé à une augmentation du volume cérébral global et régional pour les micro-prématurés », résume l’auteur principal, le Dr Catherine Limperopoulos, directrice du MRI Research of the Developing Brain au Children's National. « En utilisant l'imagerie par résonance magnétique non invasive, nous observons une augmentation du volume du cervelet à l'âge de 2 semaines. Et à 4 semaines, les lipides ont permis d’augmenter le volume cérébral total et de stimuler le volume cérébral régional dans le cervelet, l'amygdale, l’hippocampe et le tronc cérébral ».
Des zones cérébrales clés à protéger
Les auteurs rappellent les fonctions essentielles de ces différentes zones cérébrales, qui connaissent une croissance exponentielle vers la fin de la grossesse, ce qui rend les cerveaux en croissancedes nouveau-nés prématurés particulièrement vulnérables aux lésions ou au retard de développement :
- le cervelet est impliqué dans pratiquement tous les mouvements physiques et permet la coordination et l'équilibre ;
- l'amygdale traite et stocke les souvenirs à court terme ;
- l'hippocampe gère les émotions et l'humeur ;
- le tronc cérébral agit comme un routeur, transmettant des messages du cerveau au reste du corps, tout en assurant des fonctions essentielles telles que la respiration, la régularité de la fréquence cardiaque ou encore la déglutition.
L’équipe examine ici l'impact de l'apport en lipides au cours du premier mois de vie sur les volumes cérébraux de ces différentes zones, chez 68 nourrissons de très faible poids de naissance, pesant 1.500 grammes ou moins à la naissance. Ces grands prématurés sont particulièrement vulnérables à un retard de croissance et à une déficience neurocognitive après la naissance. Les chercheurs ont mesuré les macronutriments cumulés – glucides, protéines, lipides et calories – consommés par ces nouveau-nés à l'âge de 2 et 4 semaines. Une vaste base de données constituée à partir de mesures effectuées sur les bébés nés à terme a fourni des informations sur le développement normal du cerveau. A partir de ces données de référence et des données relevées chez les bébés prématurés, l’équipe montre, qu’après prise en compte du gain de poids moyen et des autres problèmes de santé,
- l'apport lipidique est positivement associé aux volumes cérébelleux et du tronc cérébral chez les nouveau-nés prématurés de très faible poids de naissance (Voir visuel ci-contre IRM cérébrale d’un bébé prématuré à 30 semaines de grossesse. Le vert représente la matière grise corticale, le bleu la substance blanche, le gris la matière grise profonde, le violet le cervelet, le rouge l’hippocampe).
De prochaines recherches vont tenter de préciser le moment et le volume optimal de lipides permettant d’optimiser le développement neurologique de ces grands prématurés.
Source: Pediatric Academic Societies 2019 Annual Meeting 27-Apr-2019 Early lipid intake improves brain growth in premature infants (Visuel 2 Children's National)
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