Cette étude de l’Université Vanderbilt (Nashville) révèle une forme unique de sinusite chronique chez les patients âgés, une maladie de la cavité nasale et des sinus paranasaux persistante chez ces patients pendant de nombreuses années. Les chercheurs identifient une signature inflammatoire unique qui peut réduire la réponse au traitement par les stéroïdes. Si ces nouvelles données, présentées dans le Journal of Allergy and Clinical Immunology ont plutôt tendance à conférer une efficacité moindre, dans ce cas, aux traitements habituels (stéroïdes, chirurgie des sinus), ils appellent à plus de recherche pour mieux comprendre ce processus pathologique spécifique.
L’équipe a examiné des échantillons de tissu et de mucus de 147 patients âgés de 18 à 78 ans ayant besoin d'une chirurgie des sinus pour leur sinusite chronique. L’objectif de départ était d'identifier des sous-groupes de patients en fonction d’une signature inflammatoire commune, en fonction de la présence et des niveaux des différentes cytokines et protéines inflammatoires présentes dans les tissus ou le mucus. Il se trouve que l’un des sous-groupes identifiés est constitué de patients âgés de plus de 60 ans et souffrant de sinusite chronique, depuis plusieurs années.
Moins de cytokines associées au Th2 : alors que la plupart des sinusites chroniques (ici diagnostiquées en Amérique du Nord), en particulier celles nécessitant une intervention chirurgicale, ont une signature inflammatoire caractérisée par un groupe de cytokines associées à une allergie et à l'asthme, appelées « cytokines associées au Th2 », ces patients plus âgés ne présentent généralement pas d’élévations significatives de ces cytokines. En revanche, ils présentent une élévation des cytokines associée à la fonction immunitaire innée de l’organisme et aux réponses inflammatoires aiguës et chroniques, qui dépend fortement de l’âge : on ne constate pas d’élévation de ces cytokines avant l'âge de 60 ans environ, puis à partir de cet âge, il y a une augmentation progressive de leurs niveaux observés dans le mucus et les tissus. Ainsi, en raison de cette variation, les patients âgés seraient théoriquement moins susceptibles de réagir aux stéroïdes utilisés pour traiter la sinusite chronique caractérisée par des cytokines associées au Th2.
Préférer les stéroïdes topiques tels que les pulvérisations nasales et les irrigations pour la gestion à long terme de la maladie et des symptômes, c’est donc le traitement préconisé par les auteurs et à préférer aux stéroïdes classiques. De plus, les données préliminaires suggèrent également que ces patients âgés retirent moins d'avantages perçus de la chirurgie des sinus que les patients plus jeunes, ce qui peut confirmer à nouveau que leur maladie est bien distincte et que les options standards de prise en charge médicale postopératoire sont moins susceptibles d’être efficaces.
Un besoin de traitements spécifiques pour ces patients plus âgés : un besoin d’autant plus important que les stéroïdes peuvent avoir un certain nombre effets secondaires à long terme, et ces effets secondaires sont beaucoup plus probables chez les patients âgés que chez les patients plus jeunes, souligne l’auteur principal.
« Notre objectif est de rechercher de meilleurs traitements pour cette forme de maladie chronique des sinus et de mieux comprendre le processus pathologique ». Les auteurs pensent que certains patients pourront se reconnaître dans cette forme de sinusite : « Nous pensons que nous avons identifié une population caractéristique assez importante de patients qui a probablement besoin d’un autre type de traitement. Nous devons faire plus de recherche, ciblée sur cette population ».
Source: The Journal of Allergy and Clinical Immunology Jan 2019 DOI : 10.1016/j.jaci.2018.10.056 Chronic rhinosinusitis in elderly patients is associated with an exaggerated neutrophilic proinflammatory response to pathogenic bacteria
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