L'optimisation du traitement dopaminergique aux stades les plus sévères de la maladie de Parkinson peut réduire les symptômes non moteurs et améliorer la qualité de vie, rapportent ces scientifiques de l'université de Lund dans le Journal of Parkinson's Disease. Des symptômes non moteurs fréquents au stade avancé, car leur fréquence et leur sévérité augmentent avec la progression de la maladie.
Si la maladie de Parkinson est généralement considérée comme une maladie qui affecte le mouvement, elle implique en effet et aussi un grand nombre de symptômes non moteurs, qui peuvent aussi impacter la qualité de vie. Ces symptômes non moteurs incluent la déficience cognitive, les troubles de l'humeur et la dépression, l'apathie, la somnolence diurne et autres troubles du sommeil, la fatigue et des dysfonctionnements autonomes tels que l'urgenturie, plus généralement l'incontinence et la dysfonction érectile. La fréquence et la gravité de la plupart de ces symptômes augmentent avec la progression de la maladie. De précédentes recherches ont montré que la fréquence et la sévérité des symptômes non moteurs sont les facteurs prédictifs les plus importants de la qualité de vie chez les patients atteints au stade avancé.
Parkinson avancé, un groupe de patients oubliés ? Au cours des 4 à 5 dernières années de la maladie, les patients parkinsoniens « constituent un groupe de patients oublié », explique l’auteur principal le Dr Per Odin, professeur au département de neurologie de l'université de Lund (Suède). « Il y a des raisons de croire que ces patients à stade avancé sont insuffisamment traités. L'effet du traitement dopaminergique peut ne pas être aussi évident au stade avancé qu’au stade précoce ». Les chercheurs ont donc regardé particulièrement la question du traitement pharmacologique optimal pour ces patients à stade avancé et notamment évalué l'effet du traitement dopaminergique sur les symptômes non moteurs chez 30 patients. L'effet dopaminergique sur la symptomatologie non motrice a été évalué à l'aide de différents tests. Cette analyse révèle que :
- les symptômes non moteurs sont en effet plus fréquents chez ces patients,
- qu'un grand nombre de ces symptômes sont présents chez plus de 80% des patients ;
- les scores les plus élevés sont observés dans les domaines de l’humeur, de l’apathie et de l’incontinence urinaire.
Les chercheurs soulignent ici l'importance d'optimiser le traitement par la L-dopa au stade avancé de la maladie pour donner aux patients la meilleure qualité de vie possible : « Nous appelons nos collègues à faire attention à ce que le traitement soit bien optimisé tout au long de la progression de la maladie et à ses stades les plus sévères.
Le fait de savoir qu'un traitement dopaminergique suffisant peut avoir des effets importants sur les symptômes moteurs et non moteurs chez les patients parkinsoniens, peut aider les médecins traitants à améliorer la qualité de vie de leurs patients, même au stade avancé ».
Source: Journal of Parkinson's Disease 14 August 2018 DOI: 10.3233/JPD-181380 Dopaminergic Effect on Non-Motor Symptoms in Late Stage Parkinson’s Disease
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