322 millions de personnes dans le monde sont touchées par la dépression ce qui ne représente pas moins de 4,4% de la population mondiale. En constatant, dans la dépression, que la zone du cerveau dédiée au contrôle du stress est plus volumineuse, cette équipe de l’Institut Max Planck, identifie un nouveau marqueur diagnostique de la dépression mais engage aussi à mieux comprendre pourquoi cette structure cérébrale est plus active chez les personnes souffrant de dépression ou de trouble bipolaire.
Chez ces patientes dépressives, les zones de l'hypothalamus (en rouge sur visuel) sont plus développées que chez leurs homologues en bonne santé. Les chercheurs suggèrent que cette « hypertrophie » pouvait résulter soit d’une prédisposition, soit de l’exposition à des facteurs de stress environnementaux. On savait déjà sait que les personnes plus prédisposées à la dépression présentent un dérèglement du système de réponse au stress endogène ou axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (axe HPA), qui est normalement déclenché en cas de situation stressante. Cette réponse augmente les niveaux de cortisol, fournissant au corps plus d'énergie lorsqu'il est confronté à une menace ou à un défi. Une fois la situation difficile passée, plusieurs mécanismes de contrôle de l'axe HPA garantissent normalement un retour à l'équilibre du système.
Un dysfonctionnement du mécanisme de rétroaction de l’axe HPA : chez les personnes souffrant d'un trouble dépressif ou prédisposées à la dépression, ce n'est pas le cas. Le dysfonctionnement du mécanisme de rétroaction entraîne une réponse au stress fonctionnant à plein régime, même en l'absence de stress apparent. Jusqu'à présent, la raison sous-jacente de ce système de réponse au stress hyperactif et le rôle de l'hypothalamus dans ce processus restaient mal connus. L’étude menée à l'aide d'un scanner IRM haute résolution auprès de 84 participants, révèle que :
- l'hypothalamus gauche est en moyenne de 5% supérieur chez les patients dépressifs vs leurs homologues en bonne santé ;
- cette constatation est effectuée également chez des patients souffrant de trouble bipolaire ;
- enfin, chez un groupe de participants souffrant de dépression, plus la dépression est sévère, plus l'hypothalamus est élargi ;
- enfin, les traitements antidépresseurs n'ont eu aucun effet sur la taille de l'hypothalamus.
Bien que de précédentes études aient montré que cette structure cérébrale est plus active chez les personnes souffrant de dépression ou de trouble bipolaire, on ne sait pas encore quel rôle joue cet hypothalamus plus important.
Les chercheurs suggèrent ici que son activité plus élevée chez ces patients pourrait mécaniquement entraîner des changements structurels et donc un volume plus important. Quoiqu’il en soit c’est un marqueur intéressant, pour la détection, de la dépression.
Source: Acta Psychiatrica Scandinavica 19 September 2018 DOI:10.1111/acps.12958 Hypothalamus enlargement in mood disorders
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