Cette étude pilote suggère que des modifications mineures d’horaires notamment, du petit-déjeuner et du dîner pourraient contribuer à réduire la graisse corporelle. Le nombre et les horaires ainsi que les apports caloriques respectifs des différents repas de la journée sont des facteurs fréquemment invoqués pour leurs effets sur le poids corporel. Ces données, présentées dans le Journal of Nutritional Sciences montrent que retarder le petit-déjeuner et avancer l’heure du dîner, sans contrainte sur la prise alimentaire peut permettre de lutter contre l’adiposité. Il s'agit donc d'étendre la plage de la journée sans prise alimentaire. Une sorte de jeûne intermittent mais sur le cycle d'une journée. Mais si cela semble « fonctionner », dans la réalité, ces horaires peuvent très vite se révéler peu compatibles avec les activités du quotidien.
Cependant, ces résultats montrent que de légers changements peuvent avoir des effets bénéfiques significatifs sur notre corps, explique le Dr Jonathan Johnston, lecteur en chronobiologie à l'Université de Surrey. Si ces données apportent de nouvelles idées en particulier sur une alimentation limitée sur une plus petite durée dans la journée, il s’agira de concevoir leur application à travers des régimes compatibles avec la vie familiale et sociale.
L’alimentation limitée dans le temps : l’étude d’une durée de 10 semaines a regardé l’impact des changements d’horaires des repas sur l’apport alimentaire, la composition corporelle et différents marqueurs sanguin chez 13 participants répartis en 2 groupes : l’un devait retarder le petit-déjeuner de 90 minutes et diner 90 minutes plus tôt, et l’autre maintenir les horaires habituels des repas. Les participants ont fourni des échantillons de sang et rempli des journaux alimentaires, puis, un questionnaire de rétroaction immédiatement après la fin de l’étude. Enfin, les participants n’étaient pas tenus de suivre un régime strict et pouvaient manger librement, à condition de respecter la « fenêtre » horaire du repas.
Restreindre la plage « alimentaire » sur la journée permet de perdre plus de graisse : les chercheurs constatent en effet que :
- les participants du groupe d’intervention perdent en moyenne plus de 2 fois plus de graisse corporelle que ceux du groupe témoin. Ces données pilotes devront néanmoins être reproduites dans des études de plus grande envergure ;
- bien qu'il n'y ait pas eu de restrictions sur la prise alimentaire, les chercheurs constatent qu’elle reste inférieure chez les participants du groupe d’intervention. Ce résultat est confirmé par les réponses au questionnaire qui révèlent que 57% des participants notent une réduction de l’apport alimentaire due à une diminution de l’appétit, à une réduction de l’accès à la nourriture, ou à une réduction des grignotages du soir ;
- cependant 57% des participants estiment aussi ne pas pouvoir maintenir les nouveaux horaires de repas au-delà des 10 semaines d’étude, en raison de leur incompatibilité avec la vie familiale et sociale. Seuls 43% des participants envisageraient de continuer si les heures de repas étaient plus flexibles.
Des implications importantes qui engagent à restreindre la plage alimentaire au cours de la journée, ce qui soutient l’idée d’un bénéfice du jeûne intermittent, mais ici calé sur les 24 heures de la journée.
« Nous allons maintenant utiliser ces résultats préliminaires pour concevoir des études plus vastes et plus complètes sur l'alimentation limitée dans le temps ».
Source : Journal of Nutritional Sciences 30 August 2018 DOI : 10.1017/jns.2018.13 A pilot feasibility study exploring the effects of a moderate time-restricted feeding intervention on energy intake, adiposity and metabolic physiology in free-living human subjects
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