Les récepteurs olfactifs -ou de l'odorat- sont présents dans le corps et pas seulement dans le nez. Et ces récepteurs pourraient aider à détecter la maladie, révèle cette recherche l'université Ruhr de Bochum (Allemagne). Selon leur site de détection, ces cellules olfactives pourraient en effet être le marqueur soit de bonne santé, soit de maladie. Des travaux présentés dans les Physiological Reviews qui commencent tout juste à décrypter leur signification, selon leur localisation.
C’est l’examen de plus de 200 études qui révèle que ces récepteurs olfactifs, des protéines qui se lient aux odeurs qui permettent l'odorat, extra-nasaux effectuent également, donc à l'extérieur du nez, une large gamme d’autres fonctions jusque-là inconnues. La connaissance de ces fonctions des récepteurs olfactifs extra-nasaux pourrait être très précieuse dans le diagnostic et le traitement de maladies telles que le cancer.
A l'origine, on pensait que les récepteurs olfactifs se trouvaient uniquement dans les cellules nerveuses sensorielles (neurones) des tissus de la cavité nasale. Cependant, plus récemment, les recherches ont montré que ces récepteurs sont présents dans l’ensemble ou presque du corps humain et que leur rôle est probablement plus important qu’on e l’imaginait. En plus de leur fonction majeure dans l'odorat, les récepteurs olfactifs humains seraient, en effet impliqués dans de multiples processus physiologiques et physiopathologiques essentiels, dont par exemple, la croissance cellulaire, la migration et la sécrétion.
L’équipe de recherche a commencé à décrypter ces rôles, en fonction de l'emplacement et il apparait que dans certains cas, ces protéines sont bénéfiques pour la santé et dans d’autres pas. Ainsi, la recherche suggère que les récepteurs olfactifs peuvent affecter le développement de la maladie :
- les récepteurs présents dans les cellules du muscle cardiaque participeraient à la régulation métabolique de la fonction cardiaque ;
- les récepteurs activés dans le système immunitaire pourraient favoriser la mort de certains types de cellules leucémiques ;
- les récepteurs trouvés dans le foie contribueraient à réduire la propagation des cellules cancéreuses du foie,
- les récepteurs de la peau pourraient favoriser sa régénération voire même accélérer la cicatrisation.
- les récepteurs concentrés dans les tissus de la prostate, en particulier chez les hommes atteints d'un cancer de la prostate, pourraient contribuer à freiner la progression de la maladie ;
- les récepteurs présents dans le côlon, réduire la croissance des cellules cancéreuses du côlon ;
- quant aux récepteurs concentrés dans le tube digestif ils pourraient soit causer une diarrhée chronique ou une constipation, soit contribuer à une meilleure digestion.
L'existence de récepteurs olfactifs à l'extérieur du nez, qu'ils soient positifs ou négatifs, participe à la fonction physiologique. Leur rôle en tant que biomarqueur possible de la maladie nécessite d’autres recherches, mais on entrevoit déjà un rôle plutôt positif contre la progression de certains cancers.
Source: Physiological Reviews 13 Jun 2018 DOI : 10.1152/physrev.00013.2017 Human olfactory receptors: novel cellular functions outside of the nose
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