Pour ceux qui pouvaient encore en douter, oui, un travail demandant un effort physique très intense est bien lié à un risque de décès prématuré chez les hommes. Cette très large méta-analyse internationale le démontre, confirmant en quelque sorte ce « paradoxe » de l’activité physique. Car ces hommes ayant un emploi très physique ont un risque de décès prématuré plus élevé, de 18%, que leurs homologues qui effectuent un travail sédentaire. Des données présentées dans le British Journal of Sports Medicine qui sensibilisent, s’il en était besoin, à la notion de pénibilité mais ne doivent pas faire oublier les effets également néfastes de la sédentarité.
Les chercheurs du VU University Medical Center (Pays-Bas), d’universités en Australie, au Danemark, en Irlande, en Afrique du Sud et aux États-Unis ont mené cet examen de la littérature et retenu 17 études portant sur un total 193.696 participants. Si la méta-analyse des données conclut que les hommes ayant un haut niveau d'activité physique au travail sont plus susceptibles de mourir plus tôt que ceux ayant un emploi moins actif, les hommes ne doivent pas arrêter la pratique de l'exercice, même intense, ou renoncer pour ces raisons à leur emploi. Chaque cas est différent, le mode de vie global est également à prendre en compte et il est probable que d'autres facteurs ont pu influencer ce résultat. Cependant, la tendance et la notion de relation entre pénibilité et décès prématuré sont bien confirmées. Enfin et curieusement, ce résultat ne s'applique pas aux femmes.
Précisément, cette analyse constate que,
- les hommes dont le travail implique un niveau élevé d'activité physique ont un risque accru de 18% de décès durant le suivi des études, que les hommes dont l’emploi comporte un faible niveau d'activité physique ;
- a contrario, les femmes dont le travail comporte un niveau élevé d'activité physique présentent un risque légèrement réduit de décès au cours des études vs celles qui ont un travail majoritairement sédentaire.
Ainsi, un emploi très exigeant au niveau physique entraîne bien des effets néfastes sur la santé, même en tenant compte de facteurs pertinents dont l'activité physique pendant les loisirs, précisent les auteurs.
Ils suggèrent également d’adapter, pour ce groupe de population déjà physiquement très sollicité, d’adapter les lignes directrices sur la pratique de l’activité physique.
Source: British Journal of Sports Medicine May 14 2018 http://bjsm.bmj.com/content/early/2018/04/17/bjsports-2017-098540
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