Doit-on éviter la malbouffe lorsqu’on cherche à avoir un bébé ? Les femmes qui en sont friandes pourraient mettre plus de temps à concevoir et présenter un risque multiplié par 2 d’infertilité, suggère cette étude australienne menée sur près de 6.000 femmes enceintes. Des conclusions présentées dans la revue Human Reproduction qui font état d’un délai supplémentaire de quelques semaines -seulement. On retiendra donc surtout l’effet globalement néfaste de la malbouffe sur la fertilité.
La « junk food » est riche en graisses saturées et trans, en sucres et en sel, et doit donc, souhait de conception ou pas, être consommée avec modération. S’il n’est pas nécessaire de suivre un régime alimentaire spécial lorsqu’on forme le projet de concevoir, il reste souhaitable de « manger varié et équilibré » avec au moins 5 portions de fruits ou de légumes par jour. Enfin, cette étude n’apporte pas la preuve d’un lien entre la malbouffe et la fertilité, mais elle constate une association significative entre ce type d’alimentation et un délai un peu plus long de conception. Ainsi, la majorité des participantes de l'étude est tombée enceinte dans les mois suivant leur décision de conception et les consommatrices de junk food ont présenté un risque légèrement plus élevé d'avoir des problèmes de fertilité, mais uniquement chez le sous-groupe de participantes ayant mis plus de 12 mois à concevoir.
Les chercheurs de l'Université d'Adélaïde et de l'Université Monash (Australie), avec des collègues d'autres instituts en Nouvelle-Zélande et au Royaume-Uni ont mené cette vaste étude de cohorte, SCOPE (pour Screening for Pregnancy Endpoints) comprenant 5.258 femmes enceintes, vivant en Australie, en Irlande, au Royaume-Uni et en Nouvelle-Zélande. 94% des participantes cherchaient à avoir un bébé sans aucun traitement de fertilité. L’objectif était d’évaluer l’impact de l’alimentation, et en particulier des fruits et légumes, ou des aliments malsains, sur le délai de conception. Les données alimentaires ont été recueillies par questionnaire entre les semaines 14 et 16 de la grossesse. L’analyse montre :
- un délai moyen de conception de 2 mois,
- de 1 mois seulement pour 39% des femmes,
- mais de plus de 12 mois pour 8% des participantes.
- Consommer moins de fruits s’avère associé à un délai de conception plus long, de 0,2 à 0,6 mois de plus vs les participantes consommant le moins de fruits ;
- consommer moins de « junk food » est associé à une grossesse plus rapide, mais de seulement 0,4 à 0,9 mois ;
- l'augmentation de la consommation de fruits est également associée à une réduction du risque d'infertilité, l’infertilité étant définie comme un délai supérieur à 12 mois de tentatives sans succès de conception. Cependant, les données associées à chaque portion supplémentaire de fruits ne sont pas statistiquement significatives ;
- plus significatif : les participantes ne consommant pas de produits de restauration rapide présentent un risque réduit de 41% d'infertilité vs celles qui en consomment 4 fois ou plus par semaine. Cependant, une consommation de ce type d’aliments malsains 1 à 3 fois par semaine n’est associée à aucun résultat significatif en matière de fertilité.
- Enfin, aucune association n’est constatée avec la consommation de légumes verts à feuilles ou de poisson.
Si ces résultats ne sont pas tranchés, ils soulignent l'importance d’un régime alimentaire équilibré et sain avant la conception. Cela même si d’autres recherches sont nécessaires pour évaluer une gamme plus large d'aliments.
Il reste évident qu'une alimentation riche en fruits et légumes, pauvre en acides gras saturés et trans, en sucres et en sel, est bénéfique pour la santé en général et, on peut en faire l’hypothèse logique, pour l’enfant à naître.
Source : Human Reproduction May 4 2018 DOI: 10.1093/humrep/dey079 Pre-pregnancy fast food and fruit intake is associated with time to pregnancy
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