Cette étude présentée aux American Heart Association's Quality of Care and Outcomes Research Scientific Sessions 2018 révèle que les sujets à risque élevé d’hypertension artérielle (HTA) restent très réticents à pratiquer l'exercice pour se traiter ou même à accepter de suivre d’autres options thérapeutiques, sans promesse claire de bénéfice thérapeutique à la clé. Cette enquête menée sur la nécessité d’un traitement prophylactique pour limiter le risque d’une maladie silencieuse et donc encore hypothétique pour le patient, révèle tout le travail de sensibilisation que doit effectuer le médecin pour convaincre le patient à observer son traitement.
Car si l'hypertension artérielle est bien un facteur de risque majeur de maladie cardiaque ou cardiovasculaire, elle est souvent qualifiée de tueur silencieux, car elle ne provoque aucun symptôme. Pour prévenir l'hypertension artérielle, il est recommandé, notamment par l'American Heart Association recommande de pratiquer une activité physique régulière, en plus d'autres changements de mode de vie. Ces changements comprennent une alimentation saine, une faible consommation d’alcool, la gestion du stress, le maintien d'un poids santé et l’absence de tabagisme.
L’enquête est menée auprès 1.284 adultes américains et 100 patients fréquentant une clinique de santé ambulatoire, âgés de moins de 45 ans, à 50% des femmes ayant pour la plupart une pression artérielle élevée. Les auteurs ont demandé aux participants d’imaginer qu’ils souffraient d'hypertension puis les ont invités à opter pour l’un des 4 traitements proposés, pour gagner un mois, une année ou 5 années de vie supplémentaires. Les options thérapeutiques proposées étaient : prendre une tasse de thé par jour, pratiquer l'exercice, prendre des médicaments ou recevoir des injections mensuelles ou semestrielles. L’analyse montre que :
- prendre un comprimé ou boire un thé tous les jours seraient les traitements les mieux acceptés ;
- certains sujets ne sont pas disposés à suivre la moindre intervention même s’ils se privent d’une ou de 5 années supplémentaires de vie ;
- quel que soit le traitement, les participants sont plus susceptibles d’y adhérer, si le bénéfice est plus élevé :
- 79% des répondants se disent prêts à prendre une pilule pour un mois de vie supplémentaire, 90% pour une année de vie supplémentaire et 96% pour 5 années de vie supplémentaires ;
- 78% des répondants se disent prêts à boire une tasse de thé par jour pour un mois de vie en plus, 91% pour une année supplémentaire de vie et 96% pour 5 années supplémentaires ;
- 63% des répondants se disent prêts à faire de l'exercice pour un mois de vie supplémentaire, 84% pour une année de vie supplémentaire et 93% pour 5 années de vie supplémentaires ;
- 68% des répondants se disent prêts à une injection tous les 6 mois pour un mois de vie supplémentaire, 85% pour une année de vie supplémentaire et 93% pour 5 années de vie en plus ;
- 51% des répondants se disent prêts à une injection mensuelle pour un mois de vie supplémentaire, 74% pour une année supplémentaire et 88% pour 5 années supplémentaires ;
Ces résultats démontrent une adhésion au traitement, variable en fonction des promesses de bénéfice thérapeutique. Les auteurs suggèrent d’exploiter ce principe lorsqu’il s’agit de présenter aux patients hypertendus les options permettant de mieux gérer leur tension artérielle. Enfin, ces données qui révèlent une certaine réticence à la pratique de l'exercice, l’une des principales options non médicamenteuses et efficace pour lutter contre l’HTA mais aussi de multiples autres maladies, incite à plus d’interventions pour l’encourager comme une thérapie efficace en soi.
Source: American Heart Association QCOR 2018 7-Apr-2018 Study found people would rather pop a pill or sip tea than exercise to treat high blood pressure
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