Des efforts sont nécessaires pour exploiter le potentiel des nutraceutiques, souligne cette revue de la littérature de l'Université de Naples Federico II. Car si la demande est croissante pour ces produits considérés par le grand-public comme à mi-chemin entre les produits pharmaceutiques et l’alimentation et bénéfiques pour la santé, leur définition et leur potentiel restent à préciser. Cet examen présenté dans le British Journal of Clinical Pharmacology y contribue et aborde la question d'une réglementation claire permettant d’assurer leur utilisation en toute sécurité.
Cet examen de la littérature confirme d’abord l'intérêt des nutraceutiques pour la santé, et en particulier pour les personnes non impérativement admissibles aux traitements pharmacologiques conventionnels. Mais cette réponse possible des nutraceutiques à un besoin certain chez ces patients implique avant tout de disposer d’une définition sans équivoque, de mener d’autres études cliniques sur leur innocuité et leur efficacité, et d'avoir une règlementation claire sur leur utilisation, avec une classification spécifique, différente de celles des compléments alimentaires et des produits pharmaceutiques.
Car actuellement, les nutraceutiques n'ont pas de définition spécifique distincte de celles d'autres composés dérivés d'aliments, comme les compléments alimentaires, les compléments de phytothérapie, les pré et probiotiques, les aliments « fonctionnels et ou enrichis ». Les chercheurs relèvent de nombreuses études portant sur les mécanismes d'action de composés actifs présents dans les aliments qui peuvent améliorer la santé, prévenir ou réduire le risque de pathologies ou encore améliorer le niveau de bien-être. Cependant, ils relèvent aussi un manque d'informations claires, des allégations parfois non justifiées par des données scientifiques d’efficacité et de sécurité. Enfin, il est besoin d’une définition officiellement acceptée et partagée des nutraceutiques.
Quelle définition des auteurs ? Les auteurs proposent de définir les nutraceutiques, toujours à la lumière des études réalisées sur ces agents, de la manière suivante : un phytocomplexe issu d’une plante ou une combinaison de métabolites secondaires issus d'un animal. Ces deux types de composés étant concentrés et administrés sous une formulation pharmaceutique et pouvant apporter des effets bénéfiques pour la santé, que ce soit en prévention et / ou traitement d'une maladie.
Quelle définition dans l’opinion publique ? Dans l'imagination collective, écrivent les auteurs, les nutraceutiques sont fréquemment confondus avec de nombreux autres produits disponibles sur le marché comme les compléments alimentaires, qui allèguent des bénéfices similaires pour la santé. Or ce qui fait la différence ou devrait la faire, c’est l'efficacité des nutraceutiques et la justification de cette efficacité par des données cliniques.
Une règlementation indispensable face à la demande et l’intérêt croissants : Si cet intérêt semble justifié par les données disponibles, il implique de préciser l'ensemble du cadre réglementaire qui différencie les nutraceutiques des compléments alimentaires. Les auteurs proposent ici un système de régulation similaire à celui utilisé pour les médicaments, plus rigoureux et plus complexe que celui généralement accepté pour les compléments alimentaires. L’idée étant de protéger les usagers de santé et d’exiger des fabricants des données scientifiques à l'appui de toute allégation figurant sur les étiquettes de ces produits.
Source: British Journal of Clinical Pharmacology February 13, 2018, DOI: 10.1111/bcp.13496 Nutraceuticals: opening the debate for a regulatory framework
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