L'idée d'utiliser des microbulles comme moyen de transporter des substances, telles que des médicaments ou des agents de contraste, n'est pas nouvelle. Ici, ces microbulles sont remplies d'air et sont utilisées comme transporteur d'oxygène par voie intraveineuse pour augmenter le taux de survie des patients victimes d’une carence sévère en oxygène et à risque d’arrêt cardiaque. Si la teneur en oxygène du sang n’est pas suffisamment rapidement rétablie, le patient peut mourir en quelques minutes. Ces scientifiques américains, décrivent dans la revue Angewandte Chemie, comment ces microbulles, chargées en oxygène, se dissolvent rapidement dans le sang, réduisant considérablement alors le risque d'embolie.
Un accident de natation, un aliment bloqué dans la trachée, une crise d'asthme, une insuffisance cardiaque peuvent déclencher une asphyxie sévère. Les chercheurs du Boston Children's Hospital et de l'Université Harvard (Boston) rappellent, qu’ainsi, aux États-Unis, environ 100.000 patients meurent chaque année d'un arrêt cardiaque dû à une asphyxie. Leurs microbulles pourraient en sauver beaucoup, car elles donnent aux médecins le temps de rétablir l’approvisionnement en oxygène, par exemple en effectuant une trachéotomie.
Pas d’effets indésirables (chez l’animal) : si l’utilisation de microbulles comme vecteurs de molécules n'est pas nouvelle, leur injection intraveineuse comporte toujours le risque élevé d'embolie pulmonaire mortelle, leur stabilité est incertaine, tut comme le métabolisme des composants libérés. Ces nouvelles microbulles ne présentent pas ces inconvénients. Produites par nano-précipitation de polymères biocompatibles, lorsque perfusées dans le sang, leur pH est tel que l'eau pénètre dans la bulle et libère l'oxygène. L’enveloppe et les composants se dissolvent complètement.
La preuve chez le rongeur modèle d’arrêt cardiaque par asphyxie : l'injection rapide et répétée de ces microbulles pendant l'arrêt cardiaque a permis de sauver tous les animaux, un chercheur intervenant 10 minutes après l’asphyxie, comme en situation humaine réelle pour rétablir le flux d’oxygène. Aucun signe d'embolie n’a été constaté. Enfin, les microbulles permettent « d’infuser » de grandes quantités d'oxygène, jusqu'à 12 ml chez l’animal, sans survenue de complications.
Source: Angewandte Chemie 2 January 2018 DOI: 10.1002/anie.201711839 Interfacial Nanoprecipitation toward Stable and Responsive Microbubbles and Their Use as a Resuscitative Fluid
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