Les géohelminthes sont des vers parasites, qui se transmettent essentiellement par le sol, responsables de maladies intestinales, les géohelminthiases, Cet essai clinique, nommé ALIVE, présenté dans le Lancet Infectious Diseases, révèle la sécurité et l’efficacité d’un comprimé combinant l’albendazole (antiparasitaire benzimidazole) et l’ivermectine (antihelminthique) et ouvre l’espoir de parvenir à éliminer, ou réduire, la prévalence de ces infections parasitaires qui touchent environ 1,5 milliard de personnes dans le monde.
Les géohelminthiases sont causées par 4 espèces de vers (Ascaris lumbricoides, Trichuris trichiura, Ancylostoma duodenale et Necator americanus) qui se transmettent par un sol ou de l’eau contaminés. Ces infections ont un impact significatif sur la nutrition et la santé, en particulier chez les enfants et les femmes en âge de procréer. Les zones d’endémie sont, principalement, l’Amérique latine, l’Asie et l’Afrique subsaharienne.
Les géohelminthiases constituent un problème de santé publique majeur, car les vers perturbent l’aptitude des personnes à absorber les nutriments, et entravent donc la croissance des enfants.
Un spectre d’efficacité plus large que le traitement standard
Le combo se confirme en effet plus efficace que l’albendazole seul dans le traitement des géohelminthes. L’albendazole constitue la stratégie actuelle de lutte contre les géohelminthiases via des traitements réguliers ciblés sur les populations à risque. Cependant le médicament n’est pas efficace contre toutes les espèces de vers :
- son efficacité est en baisse contre T. trichiura notamment, probablement en raison de l’émergence d’une résistance aux médicaments ;
- son efficacité est inexistante contre Strongyloides stercoralis, un autre parasite intestinal nécessitant des mesures de contrôle.
- Or l’ivermectine apporte une efficacité contre T. trichiura lorsqu’elle est associée à l’albendazole, et constitue le médicament de choix pour traiter S. stercoralis et d’autres infections parasitaires.
L’essai de phase III mené auprès de 4.353 enfants dépistés pour des infections à STH, dont 1.001 ont été sélectionnés au hasard pour le traitement, et dont 63 % étaient positifs pour T. trichiura, 36 % pour les ankylostomes et 10 % pour S. stercoralis, confirme :
- des taux de guérison (absence d’œufs dans les échantillons de selles après le traitement) plus élevés :
- de 95 à 97 % avec le nouveau comprimé, vs 36 % avec albendazole contre T. trichiura ;
- de 95 % contre les ankylostomes ;
- si la plupart des infections ont été classées comme légères, les deux schémas de traitement testés ont permis d’obtenir des taux de réduction plus élevés que l’albendazole seul ;
- enfin, la co-formulation est facile à administrer (un seul comprimé), et ne nécessite pas d’ajustement de dose en fonction du poids.
Grâce à sa formulation adaptée aux enfants, orodispersible et au goût de mangue, et à sa grande acceptation, ce comprimé a un grand potentiel pour faire progresser les résultats en matière de santé dans les régions touchées par ces maladies.
Source: The Lancet Infectious Diseases 10 Jan, 2025 DOI: 10.1016/S1473-3099(24)00669-8 Albendazole–ivermectin co-formulation for the treatment of Trichuris trichiura and other soil-transmitted helminths: a randomised phase 2/3 trial
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