Cette large étude, menée par une équipe de l’École de santé publique Mailman de l'Université de Columbia, dessine un ralentissement du déclin lié à l'âge chez les personnes âgées : des améliorations en matière d'éducation, de nutrition, d'hygiène et plus largement de mode de vie, au cours de ce siècle, contribuent à expliquer cette amélioration des capacités cognitives, locomotrices, psychologiques et sensorielles au grand âge. Des données, publiées dans la revue Nature Aging, illustrent des niveaux de fonctionnement physique et mental plus élevés, chez les plus âgés par rapport aux générations précédentes.
La recherche, plutôt que de considérer la santé à travers la présence ou l'absence de maladie, adopte une nouvelle approche, l’analyse des tendances du fonctionnement des personnes soit l’évolution de leurs capacités cognitives, locomotrices, psychologiques et sensorielles.
L’auteur principal, le Dr John Beard, chercheur en politique et gestion de la santé au Butler Columbia Aging Center de la Mailman School, confirme :
« des améliorations considérables ».
L’étude qui analyse les données de la cohorte English Longitudinal Study of Aging et conclut en effet à un ralentissement de plusieurs années du déclin lié à l'âge d'une génération à l'autre :
6 années de gagnées ?
- par exemple, une personne de 68 ans née en 1950 conserve, en moyenne, une capacité de fonctionnement similaire à celle d’une personne de 62 ans née 10 années plus tôt ;
- les personnes nées en 1940 ont un meilleur fonctionnement que celles nées en 1930 ou 1920.
- les mêmes tendances sont observées à partir des données d’une autre cohorte, la cohorte CHARLS (China Health and Retirement Longitudinal Study).
Quels facteurs d’amélioration ? Les progrès accomplis en matière d’éducation du patient, de nutrition, d’hygiène, de mode de vie contribuent à expliquer ce moindre déclin du fonctionnement avec l’âge. Les progrès médicaux, comme les prothèses articulaires et les traitements de plus en plus efficaces pour les maladies chroniques, ainsi que la médecine de précision sont également susceptibles d’avoir contribué à cette évolution.
« Nous sommes surpris par l’ampleur de ces améliorations », écrivent les chercheurs, « en particulier lorsque nous avons comparé les personnes nées après la Seconde Guerre mondiale avec celles nées avant ». Cependant, ceux-ci restent prudents : « rien ne dit que nous continuerons à observer ces mêmes améliorations à l’avenir car des tendances négatives comme la hausse de prévalence de l’obésité, pourraient même inverser ces tendances ».
Quelles que soient ces tendances futures, ces travaux démontrent
« la capacité intrinsèque des personnes, âgées, à influer sur leur vieillissement ».
Source: Nature Aging 19 Dec, 2024 DOI: 10.1038/s43587-024-00741-w Cohort trends in intrinsic capacity in England and China
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