Il fallait quelques années de recul pour pouvoir estimer cette première durée de récupération, moyenne, des personnes jeunes, enfants et adolescents, ayant développé un COVID long -ou syndrome post-COVID-. Cette étude d’épidémiologistes de l’University College London, publiée dans la revue Communications Medicine, confirme la durée considérable de ce syndrome : il faudra 2 années pour 70 % jeunes patients concernés à retrouver un fonctionnement normal au quotidien et une bonne qualité de vie.
La définition consensuelle du COVID long est une condition qui, après un diagnostic de COVD, implique de manière durable, soit durant plus de 3 mois, plus d'un symptôme parmi la fatigue, les troubles du sommeil, l’essoufflement, des maux de tête, des troubles de la mobilité, une baisse d'autonomie, une perte de fonctionnement au quotidien, de la douleur ou un inconfort, un sentiment d'inquiétude ou de tristesse.
Cette nouvelle étude révèle, en résumé, que la majorité de ces jeunes participants dont le COVID long a été diagnostiqué 3 mois après un test PCR positif se sont rétablis dans les 24 mois.
L'étude analyse les données de la cohorte Children and young people with Long Covid (CLoCK), la plus grande étude de cohorte longitudinale au monde menée sur le COVID long chez 12.632 enfants et adolescents âgés de 11 à 17 ans, évalués à 3 mois, 6, 12 et 24 mois après un diagnostic par test PCR. Les symptômes des participants ont également été relevés lors de chaque évaluation. Cette analyse révèle que :
- environ 25 à 30 % des participants répondent à la définition du COVID long 24 mois après leur test PCR initial ;
- sur les 943 testés positifs et ayant bien été évalués jusqu’à la fin de l’étude, 233 répondaient à la définition du COVID long 3 mois après leur test positif initial : le taux de 25 % est à ce stade confirmé ;
- à 6 mois, 135 répondaient toujours à la définition du COVID long, soit un taux de 14 % ;
- à 12 mois, 94 répondaient toujours à la définition du COVID long, soit un taux de 10 % ;
- à 24 mois, 68 répondaient toujours à la définition du COVID long, soit un taux de 7,2 %.
- 70 % de ces enfants et adolescents ont donc récupéré dans le 24 mois suivant le diagnostic de l’infection aigue. Cela signifie aussi que :
- 30 % de ces jeunes participants ne s'étaient pas rétablis 2 ans après l’infection initiale.
Quels facteurs de non-rétablissement :
- les adolescents plus âgés et les plus démunis sont moins susceptibles de se rétablir ;
- les femmes sont presque 2 fois plus susceptibles d’être toujours atteintes du COVID long à 24 mois, vs les hommes. Les auteurs précisent néanmoins que certains des symptômes pris en compte dans la définition pourraient aussi être corrélés au cycle menstruel, chez les femmes.
Enfin, il est important de noter que l'étude se concentre principalement sur les enfants et les jeunes et que les résultats peuvent ne pas être directement applicables à d'autres groupes de populations, cependant elle confirme la durée élevée possible du syndrome.
Source: Communications Medicine 4 Dec, 2024 DOI: 10.1038/s43856-024-00657-x Long-term effects of Covid-19 in children and young people: A 24-month national cohort study
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