Si, ces dernières semaines, le COVID fait l’objet d’un moins grand nombre de recherches, le coronavirus et ses nouvelles variantes continuent à circuler. Les inquiétudes concernant le COVID-19 ont considérablement diminué, mais des équipes de recherche continuent d'analyser son taux de transmission élevé, dans le but de se préparer aux futures pandémies. C’est bien la mission de cette équipe de virologues et de biologistes du Korea Research Institute of Chemical Technology (KRICT) qui fait état aujourd’hui d’un mécanisme de réplication rapide du COVID et confirme l’importance d’une meilleure préparation et du développement de nouvelles stratégies de traitement permettant de contrer ces mécanismes de réplication.
Si de nombreuses études sur le COVID-19 ont été menées, elles se sont principalement concentrées sur le mécanisme d’entrée du virus et le développement de vaccins, mais peu ont exploré des méthodes pour entraver la réplication virale. Ainsi, le mécanisme précis sous-jacent à la réplication rapide du virus après son entrée dans les cellules humaines reste flou. La compréhension de ce processus est essentielle pour se préparer aux futures pandémies.
Cette nouvelle recherche aboutit, en d’autres termes, à la découverte de la cause et à une explication de la prolifération rapide du COVID, qui, en synthèse, utilise une énergie cellulaire excessive induite par une altération du signal de croissance, pour mieux se répliquer.
L’étude révèle en effet une contribution significative d’une dynamique mitochondriale exacerbée et induite par le SARS-CoV-2 et de la translocation mitochondriale de la protéine EGFR (récepteur du facteur de croissance épidermique), impliquée dans la signalisation de survie cellulaire, ce qui favorise le maintien au plus haut de cette bioénergétique mitochondriale anormale et ainsi, la propagation virale. Ensemble, ces altérations permettent une meilleure survie des cellules infectées par le SARS-CoV-2 et donc la prospérité et la propagation de l’infection.
L’équipe du Dr Seong-Jun Kim de l’Institut coréen de recherche en technologie chimique (KRICT) décrypte ainsi les rôles altérés et boostés des mitochondries, ces minicentrales énergétiques cellulaires et de l’EGFR, le facteur responsable de la transmission du signal de croissance dans les cellules :
- une fois que le COVID envahit les cellules humaines, il modifie rapidement la structure et la fonction des mitochondries pour augmenter anormalement leur production d’énergie, essentielle à la réplication virale ;
- le virus manipule également la protéine EGFR, essentielle à la signalisation de la croissance cellulaire, pour maintenir cette réplication rapide ;
- cela optimise pour le virus sa capacité à se répliquer et à se propage en grand nombre ;
- cependant, l’utilisation de médicaments ciblant l’EGFR peuvent contribuer à freiner cette réplication, et donc à traiter efficacement le COVID-19.
Les promesses des inhibiteurs de l'EGFR : en utilisant des inhibiteurs de l'EGFR approuvés par l’Agence américaine FDA, tels que le vandétanib et le dacomitinib,
- l'équipe observe des effets antiviraux significatifs. Le vandétanib notamment, s’avère très efficace, réduisant les niveaux d'ARN viral chez les souris infectées de 90 % après administration orale pendant 3 jours et atténuant considérablement l'inflammation pulmonaire après 6 jours.
- L'efficacité antivirale du vandetanib est également démontrée contre les variants Alpha, Beta, Delta et Omicron, avec une réduction jusqu'à 100.000 fois des niveaux d'ARN viral dans certains cas.
Pris ensemble, ces travaux décryptent et démontent un nouveau mécanisme à l’origine de la réplication rapide du COVID-19 et suggèrent l'opportunité d’un repositionnement de médicaments pour traiter les infections virales à l’aide de thérapies approuvées existantes.
Source: Signal Transduction and Targeted Therapy 11 May, 2024 DOI: 10.1038/s41392-024-01836-x SARS-CoV-2 aberrantly elevates mitochondrial bioenergetics to induce robust virus propagation
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