L'augmentation mammaire figure parmi les interventions de chirurgie esthétique les plus demandées.
Si les techniques ont évolué, certains risques persistent.
Une information claire sur ces complications potentielles s'avère essentielle pour les professionnels de santé.
Les fondamentaux de l'intervention
L'augmentation mammaire nécessite une expertise pointue. Selon le Docteur Samuel Struk, la réussite repose sur une évaluation préopératoire minutieuse et un suivi rigoureux.
En effet, la chirurgie d’augmentation mammaire suit des règles précises. De la première consultation au dernier contrôle, rien n'est laissé au hasard. Le chirurgien examine la morphologie de la patiente, évalue la quantité de glande mammaire, puis choisit les implants les mieux adaptés en tenant compte de ces paramètres ainsi que des souhaits de la patiente en termes d’augmentation de volume.
Les complications précoces
Les jours qui suivent l'opération sont décisifs. Il faut guetter les moindres signes anormaux : douleur, rougeur inhabituelle, gonflement anormal d’un sein. La fièvre est un symptôme exceptionnel, même en cas d’infection de prothèse car elle apparaît très tardivement. Certaines complications auto-immunes peuvent aussi survenir comme l’explique cet article. Elles restent néanmoins exceptionnelles.
Risques opératoires immédiats
L'hématome constitue la complication la plus courante. Il survient généralement dès les premières heures, alors que la patiente est encore hospitalisée. Un gonflement anormal et rapide du sein et l’apparition d’ecchymoses permettent de poser le diagnostic. Une reprise chirurgicale rapide est indispensable pour évacuer l’hématome. Un hématome négligé expose au risque d’infection et augmente également le risque de coque.
Si l’hématome survient généralement dans les heures qui suivent l’intervention, un hématome tardif est néanmoins possible, notamment en cas de mouvement brusque ou de port de charge lourde au cours du premier mois. C’est pourquoi un suivi rigoureux est important et il faut insister sur la nécessité de ne pas reprendre le sport avant la fin du premier mois postopératoire.
L’infection est une complication très rare mais grave. La plupart des infections surviennent au cours du premier mois postopératoire (avec un pic d’incidence à la première et à la troisième semaine post-opératoire). Cliniquement, le sein devient rouge et un gonflement apparaît. Il s’agit d’une urgence chirurgicale. La prise en charge repose sur un lavage de la loge, le remplacement de la prothèse et une antibiothérapie prolongée (6 semaines). La survenue d’une infection de prothèse augmente également le risque de coque.
Suites opératoires
L'œdème et les douleurs marquent les premiers jours. À cet effet, le port d'un soutien-gorge adapté et un traitement antalgique approprié facilitent cette phase. La reprise des activités quotidiennes est possible dès le lendemain de l’intervention mais il faudra veiller à ne pas porter de charges lourdes. En outre, les mouvements des bras sont limités pendant les premières semaines pour favoriser la cicatrisation. Enfin, le sport doit être évité pendant un mois et la reprise des activités physiques se fait de façon graduelle après le premier mois.
Les enjeux à moyen terme
Les oedèmes sont habituels pendant 3 mois. Il est difficile de juger du résultat final d’une augmentation mammaire avant la fin du 3ème mois. Les cicatrices évoluent elle pendant 12 mois environ. Des massages à l’aide d’une crème cicatrisante permettent de lutter contre l’inflammation cicatricielle qui est habituelle au cours des premiers mois.
La réaction tissulaire
La formation d'une capsule autour de l'implant est naturelle. Parfois, cette réaction est excessive et entraîne l’apparition d’une coque. Cliniquement, le sein devient dur, change de forme et des douleurs peuvent survenir. Une coque nécessite un traitement chirurgical qui repose sur une capsulectomie totale pour la retirer complètement et un changement d’implant.
La position des implants
Dans certains cas, les prothèses peuvent se déplacer avec le risque de rotation de l’implant. La rotation d’un implant rond n’a pas de conséquence. En revanche, la rotation d’un implant anatomique modifie la forme du sein et nécessite un geste chirurgical pour le replacer (et réduire la taille de la loge de la prothèse qui est souvent trop grande ce qui explique la rotation de l’implant).
C’est pourquoi les implants anatomiques demandent une vigilance particulière.
La surveillance à long terme
Les implants mammaires nécessitent un suivi régulier. Ce suivi est uniquement clinique avec votre chirurgien esthétique. On préconise une consultation de surveillance annuelle. Les examens radiologiques ne sont pas faits de façon systématique mais uniquement en cas de signe d’appel.
Signes d'usure
Les prothèses modernes offrent une excellente résistance. Toutefois, elles s’usent avec le temps et peuvent se rompre au bout de quelques années. Certains signes doivent faire suspecter une rupture de prothèse mammaire : modification de la forme du sein, apparition d’une asymétrie mammaire, douleur inhabituelle. Une prothèse rompue doit être remplacée, mais cela n’est pas une urgence chirurgicale car le gel de silicone est cohésif. Le remplacement doit néanmoins avoir lieu dans les mois qui suivent le diagnostic de rupture.
Examens de contrôle
Si une rupture d’un des implants mammaires est suspecté à l’examen clinique, on pourra prescrire une IRM mammaire pour confirmer le diagnostic.
Prévention et recommandations
Le succès de l’augmentation mammaire repose à la fois sur la qualité du geste chirurgical mais aussi sur le sérieux du suivi postopératoire. Les patientes doivent de ce fait s'impliquer dans le processus de suivi.
Choix du praticien
L'expertise du chirurgien influence directement le résultat. Sa connaissance des différentes techniques permet d'adapter l'intervention à chaque cas. Plus important encore, la communication claire et la disponibilité du praticien constituent des critères essentiels.
Suivi post-opératoire
Les rendez-vous de contrôle rythment la surveillance. Le premier rendez-vous a lieu moins d’une semaine après l’intervention, puis le suivi est régulier au cours de la première année. Les conseils s'adaptent à chaque patiente (reprise du travail, reprise du sport) et seront également fonction de la technique d’augmentation mammaire utilisée (prothèse devant ou derrière le muscle pectoral).
Crédit photo :
©AdobeStock/Yakobchuk Olena
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