Retarder le diabète, notamment chez les personnes souffrant de prédiabète, c’est souhaitable et possible avec un régime alimentaire et la pratique de l'exercice : cette adhésion à un mode de vie plus sain suffit à tenir ce trouble métabolique à distance, et plus largement apporte une meilleure santé à long terme. Ces données d’une équipe d’endocrinologues du China-Japan Friendship Hospital (Beijing), publiées dans la revue PLoS Medicine montrent que ce maintien possible de l’état prédiabétique après le diagnostic, réduit le risque de décès des décennies, plus tard dans la vie.
Car le diabète de type 2, dont la prévalence pourrait atteindre 750 millions de personnes dans le monde, est associé à un risque accru de décès et d’invalidité et induit un fardeau économique considérable aux sociétés du monde entier. Des changements simples de mode de vie pourraient retarder cette hausse constante de prévalence, en particulier en freinant le développement du diabète chez les personnes présentant déjà une intolérance au glucose -ou prédiabète.
Cette recherche conclut que ces personnes prédiabétiques peuvent ainsi réduire, sans médicament et par quelles mesures de mode de vie, leur risque à long terme de décès et de comorbidités du diabète et figer la progression du diabète.
Dans la plupart des cas, régime et exercice « suffisent »
L’étude suit, durant plus de 30 ans, les résultats de santé de 540 participants prédiabétiques, répartis en 3 groupes d'intervention de 6 ans, sur le mode de vie, dont 2 groupes impliquant de suivre un régime alimentaire sain, de faire plus d'exercice, ou les deux. L’équipe a évalué pour chaque groupe le risque à long terme de décès, d’événements cardiovasculaires (crise cardiaque, accident vasculaire cérébral (AVC) ou insuffisance cardiaque) et d’autres complications du diabète. L’analyse constate que :
la combinaison alimentation saine + exercice permet de bloquer le passage du prédiabète au diabète ;
- les participants prédiabétiques qui sont restés non diabétiques pendant au moins 4 ans après leur diagnostic initial de prédiabète, présentent un risque significativement réduit de décès et d’événement cardiovasculaire vs ceux qui ont développé un diabète plus tôt, ce qui n’est pas surprenant ;
- cet effet protecteur n’est pas observé chez les participants qui sont restés non diabétiques pendant une période inférieure à ce « seuil de quatre ans ».
En conclusion, l’analyse suggère que ces 2 mesures de mode de vie peuvent retarder le passage du prédiabète au diabète et que plus un patient prédiabétique parvient à retarder le développement du diabète, meilleurs sont ensuite ses résultats en matière de santé, à long terme. Ainsi, 4 années de maintien au stade prédiabétique peuvent apporter des bénéfices pour la vie.
Les médecins doivent donc inciter leurs patients prédiabétiques à opter, de manière précoce, pour un mode de vie sain, en leur expliquant les bénéfices à vie liés au report, le plus tardivement possible, du développement du diabète…et de ses comorbidités.
Source: PLoS Medicine 9 July, 2024 DOI: 10.1371/journal.pmed.1004419 Competing interests: The authors have declared that no competing interests exist.
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