La vaccination des personnes âgées contre le VRS offre non seulement des bénéfices pour leur santé mais induit des économies considérables pour nos systèmes de santé, réaffirme cette équipe d’épidémiologistes de l'Université du Michigan (U-M) et des US Centers for Disease Control and Prevention (CDC). De nouvelles données, publiées dans la revue Vaccine, qui suggèrent d’élargir encire un peu les indications de cette vaccination, aujourd’hui recommandée pour les personnes de plus de 75 ans et pour les plus de 60 ans présentant un risque accru de maladie grave.
Chaque année, on estime que plus de 100.000 enfants, âgés de moins de 5 ans meurent dans le monde à cause d’infections causées par le virus respiratoire syncytial (VRS). Le VRS reste ainsi l'une des principales causes d'hospitalisation chez les jeunes enfants.
Alors que plus de 60 ans ont été nécessaires pour développer et approuver des vaccins contre le VRS qui peuvent désormais être utilisés pour immuniser à la fois les personnes âgées et les femmes enceintes dans l'Union européenne (UE), la question de la vaccination contre le virus respiratoire syncytial pour les adultes plus âgés se pose : cette vaccination supplémentaire pourrait permettre de prévenir les maladies, les hospitalisations, la perte de qualité de vie et les décès.
Ainsi, l’un des auteurs principaux, le Dr David Hutton, professeur de santé publique mondiale à l'U-M, précise : « Le VRS continue de représenter une menace sérieuse pour les personnes de cette tranche d’âge. L’objectif est d’apporter de toute urgence ces informations opportunes aux responsables en matière de santé publique ».
L'étude évalue les vaccins contre le VRS récemment approuvés (Arexvy, fabriqué par GSK, et Abrysvo, fabriqué par Pfizer) mais n’a pas inclus le 3è vaccin approuvé (mRESVIA de Moderna). Pour déterminer l’efficience de la vaccination, l’équipe a pris en compte les données de recours aux soins de santé associés au VRS, dont les consultations externes, les visites aux urgences, les séjours à l’hôpital et les décès liés au VRS. Les chercheurs ont également pris en compte les années de qualité de vie perdues, ou QALY, et l’ensemble des coûts sociétaux liés à l’infection à VRS. L’analyse constate que :
- les coûts varient selon la tranche d’âge et le type de vaccin ;
- cependant, l’efficacité du vaccin, l’incidence des hospitalisations liées au VRS et les coûts du vaccin ont, ensemble, un impact significatif sur le nombre de QALY « économisées » ;
- pour les adultes de 65 ans et plus, l’efficience de la vaccination est optimale avec un rapport avantages/coût de la vaccination optimisé.
Historiquement, les efforts de prévention et de traitement du VRS se sont concentrés sur une population pédiatrique en raison du risque élevé d'hospitalisation et de conséquences graves. Cependant aujourd’hui, les études nous apprennent que ces risques pour les populations plus âgées sont pratiquement similaires.
L’étude met ainsi en évidence le potentiel de la vaccination contre le VRS chez les personnes âgées, une vaccination efficiente, en particulier ceux d'un âge plus avancé.
Il reste néanmoins à dissiper quelques incertitudes notamment autour de l'efficacité à long terme du vaccin.
Source: Vaccine 6 Sept, 2024 DOI : 10.1016/j.vaccine.2024.126294 Cost-effectiveness of vaccinating adults aged 60 years and older against respiratory syncytial virus
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