La capacité à faire face à l'adversité à un âge avancé est associée à un risque de décès plus faible, toutes causes confondues, nous apprend cette étude, menée à l’Université de Shenzhen (Guangdong, Chine). Ces résultats, présentés dans le BMJ Mental Health soulignent l'importance d’interventions communautaires visant aussi à maintenir ou renforcer la résilience mentale à l’âge avancé.
Les données disponibles dans la littérature médicale suggèrent que la résilience mentale est un processus dynamique et actif qui peut en effet être influencé par divers facteurs, notamment le sexe, les hormones et les gènes régulant la réponse au stress du corps, mais aussi renforcé par certaines interventions cognitivo-comportementales. De plus, cette capacité semble évoluer aux différents âges de la vie.
À un âge avancé, une bonne capacité d'adaptation donc une résilience élevée peuvent aider à compenser l'impact négatif des maladies chroniques et des invalidités. Et si la capacité à rebondir physiquement après une maladie ou un traumatisme est associée à un vieillissement plus lent et à une réduction du risque de décès, l’effet direct de la résilience mentale sur ces résultats de santé, au cours du vieillissement, restent mal cernés.
L’étude analyse les données de la cohorte US Health and Retirement Study (HRS), représentative de la tranche d’âge 50 ans et plus et précisément des 2 vagues (2006-2008) de données sur la résilience mentale collectées pour 10.569 participants âgés en moyenne de 66 ans et à 60 % des femmes. La résilience mentale a été évaluée à l’aide d’une échelle validée (entre 0 et 12) et le score moyen de l'échantillon était de 9.
- au cours de la période de suivi moyenne de 12 ans, 3.489 participants sont décédés ;
- il existe une association presque linéaire entre le score de résilience mentale et le décès, toutes causes :
plus le score de résilience est élevé et plus le risque de décès est faible ;
- cette association est plus forte chez les femmes que chez les hommes.
- les personnes du quartile de résilience le plus élevé présentent un risque réduit de 53 % de décès à 10 ans ;
- enfin, l’association reste significative après ajustement avec les facteurs de confusion possibles, dont le statut matrimonial, le sexe, l’origine ethnique et le poids (IMC) ;
- cependant des maladies chroniques comme le diabète, le cancer et les maladies cardiovasculaires réduisent à 38 % la réduction du risque de décès associée à un haut niveau de résilience ;
- sur l’ensemble de l’échantillon, la réduction moyenne, avec une résilience élevée, du risque de décès est estimée entre 20 et 50 %.
L’étude est observationnelle et donc ne démontre pas de lien de causalité. De plus, l’influence possible de facteurs génétiques et hormonaux et de l’adversité à l’enfance n’a pas été prise en compte.
Cependant, et selon les chercheurs, il est clair que « différents facteurs ou traits psychologiques, dont le sens de la vie, les émotions positives, l’autoévaluation de la santé et la recherche du soutien social, sont des facteurs majeurs de résilience psychologique ».
« Le déclenchement de ces émotions positives renforce encore les effets protecteurs de la résilience psychologique et atténuer l’impact négatif de l’adversité ». C’est donc un appel à des interventions visant à promouvoir la résilience psychologique chez les plus âgés, afin de prolonger leur vieillissement en bonne santé ».
Source: BMJ Mental Health 3 Sept, 2024 DOI: 10.1136/bmjment-2024-301064 Association between psychological resilience and all cause mortality in the Health and Retirement Study
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