De nombreux patients ont développé une myocardite à la suite de leur vaccination à ARNm contre la COVID, d’autres à la suite de l'infection naturelle par le SARS-CoV-2 enfin d’autres, en raison d’étiologies conventionnelles. Cette recherche menée par des chercheurs de différents instituts français, dont l’Université Paris-Saclay, et publiée dans le JAMA Network Open, éclaire le pronostic à plus long terme de ces différents groupes de patients, que ce soit en termes de récupération, ou de complications.
En synthèse, la recherche montre que les patients atteints de myocardite post-vaccination COVID à ARNm, contrairement à ceux atteints de myocardite post-infection COVID encourent un risque réduit de complications cardiovasculaires vs ceux atteints de myocardite « conventionnelle », à terme de 18 mois. Cependant, les patients atteints de myocardite post-vaccination COVID, et même les patients jeunes et par ailleurs en bonne santé, ont généralement besoin d’une prise en charge médicale durant plusieurs mois, après la sortie de l'hôpital.
L’étude, de cohorte, menée auprès de 4.635 participants hospitalisés pour myocardite, pose la question des suites de la myocardite, en fonction de son étiologie et notamment du pronostic à long terme de la myocardite après vaccination avec le vaccin COVID à ARNm. En effet, parmi les participants, 558 avaient développé une myocardite post-vaccinale. L’analyse révèle que :
- les participants avec myocardite post-vaccinale ont eu moins d'événements cardiovasculaires sévères que ceux atteints de myocardite d'autres origines à 18 mois de suivi ; ainsi chez ces participants, l’incidence des événements cardiovasculaires sévères au cours du suivi est estimée à 32/558 vs 497/3779 événements chez les participants ayant développé une myocardite « conventionnelle » ;
- cependant, la prise en charge des patients avec myocardite post-vaccinale a duré plusieurs mois après leur sortie de l'hôpital ;
- en revanche, la fréquence standardisée des procédures médicales et des médicaments prescrits aux patients atteints de myocardite post-vaccinale ou de myocardite post-COVID au cours des 18 mois suivant la sortie de l'hôpital apparaît globalement similaire à celle des patients atteints de myocardite conventionnelle.
On retiendra donc que les patients atteints de myocardite post-vaccin COVID à ARNm présentent globalement un risque plus faible de complications cardiovasculaires que ceux atteints d’autres types de myocardite.
Source: JAMA Network Open 26 Aug, 2024 DOI : 10.1001/jama.2024.16380 Long-Term Prognosis of Patients With Myocarditis Attributed to COVID-19 mRNA Vaccination, SARS-CoV-2 Infection, or Conventional Etiologies
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