Être jeune et atteint de diabète de type 1 entraîne très souvent ce que les chercheurs de Cambridge nomment une « détresse liée au diabète », ce qui accroît le risque de problèmes de santé mentale plus tard dans la vie. Ces conclusions, publiées dans la revue Nature Mental Health, appellent à une prise en charge plus globale, métabolique, physique et mentale de ce groupe de jeunes patients.
Les enfants diagnostiqués avec un diabète de type 1 encourent en effet un risque significativement plus élevé de troubles de l'humeur et de l'anxiété, notamment, et nécessitent aussi un soutien en santé mentale. Alors que près de 9 millions de jeunes adultes vivent avec le diabète de type 1 dans le monde, que son diagnostic est généralement posé durant l’enfance, qu’il s’agit d’une maladie chronique pouvant être mortelle avec des conséquences tout au long de la vie, il convient de comprendre si le risque de problèmes de santé mentale est plutôt le résultat de devoir vivre avec la maladie et son traitement ou de mécanismes biologiques communs sous-jacents.
Les troubles anxieux 2 fois plus fréquents chez les enfants diabétiques
Les soins liés à la maladie, qui comprennent les injections ou perfusions régulières d’insuline et des analyses de sang par piqûre au doigt contribuent en effet à réduire la qualité de vie, voire à obérer la satisfaction de la vie.
Ainsi, nombreuses sont les recherches précédentes ayant déjà suggéré ces liens possibles entre le diabète de type 1 apparu pendant l'enfance et des troubles de santé mentale à l'âge adulte.
L’étude tente de répondre à la question à partir de l’analyse des données de plus de 4.500 enfants atteints de diabète de type 1 et d’études ADN européennes à grande échelle. L’analyse constate que :
- les enfants diagnostiqués avec un diabète de type 1 -vs enfants non atteints –sont 2 fois plus susceptibles de développer un trouble de l’humeur et plus de 50 % plus susceptibles de développer un trouble anxieux ;
- les enfants diagnostiqués avec un diabète de type 1 -vs enfants non atteints –sont également plus de 4 fois plus susceptibles de développer des troubles du comportement, de l'alimentation et du sommeil ;
- à l’inverse, ces mêmes enfants atteints de diabète de type 1 encourent un risque beaucoup plus faible de troubles psychotiques, tels que la schizophrénie soit un risque réduit de moitié, vs leurs pairs non-diabétiques.
Ces résultats en ligne avec ceux de précédentes recherches sont, a priori, considérés par les chercheurs comme « peu probablement le résultat de mécanismes biologiques communs ». « Ils soulignent
l’importance d’une attention soutenue aux besoins en matière de santé mentale
chez ces enfants et ces jeunes diabétiques de type 1 ». Ces jeunes patients sont contraints d'apporter, en raison de leur maladie, des changements importants à leur vie, en veillant constamment à leur apport alimentaire, leur glycémie et l’observance de leur insulinothérapie.
L’un des auteurs principaux, le Dr Benjamin Perry, psychiatre à l’Université de Cambridge conclut : « Nous savons que les personnes diagnostiquées avec un diabète de type 1 ressentent fréquemment une « détresse liée au diabète ». Cela inclut une sorte de frustration extrême liée à la glycémie et un sentiment d’isolement et peut conduire à l’épuisement professionnel, au désespoir et à un sentiment de perte de contrôle.
Il n’est donc pas étonnant que les problèmes de santé mentale s’aggravent tout au long de leur vie d’adulte.
Source: Nature Mental Health 17 July, 2024 DOI: 10.1038/s44220-024-00280-8 Childhood-Onset Type 1 Diabetes and Subsequent Adult Psychiatric Disorders: A Nationwide Cohort and Genome-wide Mendelian Randomization Study
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