Il y a seulement 2 ans, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) déclarait que la variole du singe devait être combattue comme une urgence sanitaire mondiale, mais aujourd’hui, à l'été 2024, alors que la menace du « mpox » est de retour, le public l’ignore. Cette équipe d'épidémiologistes des US Centers for Disease Control and Prevention (CDC) alerte sur la circulation d’une version plus mortelle de la maladie, principalement en République démocratique du Congo et dans d'autres pays africains, mais également sur des signes de résurgence, aux Etats-Unis.
La variole du singe est une infection endémique en Afrique qui se transmet par contact peau à peau. L'infection provoque de la fièvre et des cloques cutanées douloureuses et se résorbe généralement d'elle-même, mais peut aussi entraîner – rarement- la mort chez les personnes immunodéprimées. L’épidémie est en forte diminution depuis fin 2022 grâce aux efforts d’éducation et de vaccination. Cependant, la réémergence du virus mPox reste une menace, notamment en raison de la faible couverture vaccinale de certains groupes de population à risque plus élevé.
Alors que le grand public est resté au fat de la maladie au cours de l’été 2022, depuis lors l’attention des médias s’est estompée et l’intérêt et les connaissances sur la variole du singe, tout comme la peur de la maladie se sont estompés.
L’étude, une enquête menée du 11 au 18 juillet 2024 sur un échantillon représentatif à l'échelle nationale américaine, de 1.496 participants, constate en effet la quasi-disparition des connaissances et de la « conscience » du public de la menace posée par variole du singe :
- seuls 5 % des participants craignent de contracter la variole du singe au cours des 3 prochains mois, ce pourcentage atteignait 21 % en août 2022 ;
- seuls 9 % des participants craignent que quelqu’un de leur entourage ou de la famille contracte la variole du singe au cours des 3 prochains mois ;
- 17 % savent que le mpox est moins contagieux que le COVID, vs 41 % en août 2022 ;
- 63 % n'en n’ont aucune idée ;
34 % savent que les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) encourent un risque plus élevé d'infection ;
- 45 % savent qu'il existe un vaccin vs 61 % en août 2022 ;
- 58 % savent qu'il est faux de dire que se faire vacciner contre le COVID augmente vos chances de contracter le mpox.
En d’autres termes l’étude montre que de menace mondiale de santé publique, la variole du singe a pratiquement disparu des esprits du public et appelle « les personnes à risque à se souvenir des symptômes de la variole, des modes de transmission et du pouvoir protecteur de la vaccination ».
Une souche émergente de mpox : connue sous le nom de clade I, la souche en circulation est particulièrement virulente et dangereuse pour les nourrissons et les enfants de moins de 5 ans, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). On estime à plus de 14.000 le nombre de cas cette année, avec au moins 511 décès. En République démocratique du Congo (RDC), 62 % des décès concernent des enfants de moins de 5 ans. Enfin, le sous-type actuel semble se propager par contact étroit de routine entre individus, cependant, en 2023, l'OMS a alerté sur la possibilité d’une transmission sexuelle aussi.
Source : US Centers for Disease Control and Prevention (CDC) 7 Aug, 2024 Mpox Caused by Human-to-Human Transmission of Monkeypox Virus in the Democratic Republic of the Congo with Spread to Neighboring Countries
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