Ces chercheurs de l’University College London (UCL) démontrent ici l’augmentation importante des facteurs de risque de démence associés à la santé cardiovasculaire, en comparaison d’autres facteurs mieux connus, comme le tabagisme et un faible niveau d’études-donc des facteurs liés aussi à l'éducation à la santé. L'étude, publiée dans The Lancet Public Health, est la première à évaluer la prévalence des facteurs de risque de démence au fil du temps et révèle comment cette évolution aura un impact conséquent sur les taux de démence.
Une personne sur 2 dans le monde connait quelqu’un atteint d’une forme de démence, et la démence est devenue l’une des principales causes de mortalité. Il est crucial de cerner les facteurs de risque car leur élimination et leur prévention pourraient théoriquement prévenir environ 40 % des cas de démence, selon ces travaux, menés à l’UCL.
Les facteurs cardiovasculaires doivent être au centre des efforts de prévention de la démence
L’étude, une méta-analyse de 27 recherches menées sur les données de patients atteints de démence à travers le monde, collectées entre 1947 et 2020 apporte une vision plus claire de la contribution des différents facteurs de risque au fil du temps :
- si la démence se développe généralement en raison d’une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux, notamment l’hypertension, l’obésité, le diabète, l’éducation et le tabagisme,
- les facteurs de moindre éducation et de tabagismes sont devenus moins courants au fil du temps et cette diminution pourrait peser pour « une baisse théorique des taux de démence » ; ainsi, les niveaux d’éducation ont augmenté au fil du temps dans de nombreux pays à revenus plus élevés, devenant un facteur de risque de démence moins important ; les niveaux de tabagisme ont également diminué en Europe et aux États-Unis, car le tabagisme est devenu moins socialement acceptable et plus coûteux ;
- en revanche, les taux d’obésité et de diabète ont augmenté au fil du temps, tout comme leur contribution au risque de démence ;
le plus grand facteur de risque de démence reste l’hypertension.
- C’est confirmé par la plupart des études examinées, en dépit d’une prise en charge de plus en plus proactive de l’hypertension.
L’auteur principal, le Dr Naaheed Mukadam de l’UCL Psychiatry, relève : « Les facteurs de risque cardiovasculaire contribuent davantage au risque de démence au fil du temps et méritent donc d’être au centre des futurs efforts de prévention de la démence ».
Source: The Lancet Public Health 26 June, 2024 DOI : 10.1016/S2468-2667(24)00120-8 Changes in dementia risk factors, prevalence, and incidence: an analysis from cohort studies
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