« L’exercice est-il meilleur que les médicaments ? ». Oui, répond cette équipe de biologistes de la Virginia Tech qui travaille à identifier les mécanismes sous-jacents aux bienfaits d’une pratique régulière de l’exercice. De nouvelles découvertes, au niveau moléculaire, documentées dans la revue Nature, qui auront des implications essentielles pour la santé, la médecine et, qui sait, la prescription.
L’auteur principal, le professeur Zhen Yan, directeur du Centre de recherche du Fralin Biomedical Research Institute de la Virginia Tech, avec son équipe, décrypte avec son équipe, comment l'exercice affecte un large éventail de tissus et d'organes.
Ces travaux mettent du coup en lumière les bénéfices -incontestés- de l’exercice qui contribue à améliorer la santé globale et à prévenir les maladies. La découverte de milliers d'altérations ou changements dans le corps après différentes formes et durées d’exercice, contribue à mieux comprendre ces avantages.
Enfin, la recherche repose
la question de la prescription de l’exercice, en première intention, dans de nombreuses situations cliniques.
« Pour la plupart des gens, dans la plupart des situations, l'exercice est meilleur que la médecine. Nos données confirment que l’exercice peut constituer une protection très puissante et profonde contre des maladies telles que la stéatose hépatique non alcoolique, les maladies inflammatoires de l’intestin (MICI) et bien d’autres ».
L’étude, menée sur des souris modèles, mâles et femelles, soumises à 8 semaines d'exercice d'endurance, identifie en effet des milliers d'altérations moléculaires et pose la question :
« L’exercice est-il meilleur que les médicaments ? »
L’analyse chez ces modèles animaux, des changements dans le sang, dans le plasma et dans 18 tissus solides, soit près de 10.000 échantillons révèle :
- des milliers de changements moléculaires, avec des différences entre les sexes dans plusieurs tissus ;
- parmi les principaux, la régulation des réponses immunitaires, métaboliques, au stress ;
- une perturbation des voies mitochondriales pertinentes pour des problèmes de santé humaine,
- sur la récupération et la régénération des tissus.
« Aucun médicament ne pourrait à lui seul avoir des impacts aussi positifs à l’échelle du système et être aussi durable »,
écrivent les auteurs.
Des données qui suggèrent que l’impact de l’exercice est bien meilleur que celui de n’importe quel médicament. Certaines études montrent que l’exercice physique pendant la grossesse peut même avoir un effet positif sur les enfants à naître, et aucun médicament à lui seul ne peut y parvenir.
De nouvelles voies de recherche se dessinent, notamment sur les effets de l’entraînement physique de résistance (haltérophilie, bandes de résistance ou autres exercices de développement de la masse musculaire). D’autres recherches sont également programmées pour analyser les facteurs protéiques présents dans le sang libérés par les organes et les tissus, tels que la glande surrénale, les muscles et le cœur, en réponse à une seule séance d'exercice et d'entraînement physique.
Ces facteurs protéiques, ou facteurs humoraux, sont-ils le véritable acteur dans la médiation des bienfaits de l’exercice sur la santé ? Comment orchestrent-ils des réponses cellulaires, biochimiques et moléculaires coordonnées dans leurs tissus et organes cibles pour obtenir ces bienfaits de l’exercice régulier pour la santé ?
Source : Nature 1 May, 2024 DOI : 10.1038/s41586-023-06877-w Temporal dynamics of the multi-omic response to endurance exercise training
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