Au début du traitement particulièrement, le choix de l’antidépresseur peut affecter la prise de poids, précise cette équipe de pharmacologues de la Harvard Medical School (Boston). L’étude qui a comparé cet effet indésirable pour les principaux antidépresseurs, publiée dans les Annals of Internal Medicine, conclut que le bupropion, un inhibiteur sélectif de la recapture des catécholamines (noradrénaline et dopamine) est l’antidépresseur associé à la prise de poids la plus faible parmi 8 antidépresseurs de première intention.
L’étude précise ainsi de légères différences, cependant significatives, dans la variation de poids moyenne à court et à long terme chez les patients commençant un traitement avec l’un des 8 antidépresseurs de première intention. Parmi les médicaments inclus dans l’essai, le bupropion s’avère donc systématiquement associé à la prise de poids la plus faible.
La crainte d’une prise de poids peut affecter l’observance du traitement
L’étude menée par une équipe de la Harvard Medical School et du Harvard Pilgrim Health Care Institute analyse les dossiers de santé électroniques de plus de 183.000 participants commençant un traitement avec l’un des 8 antidépresseurs de première intention. L’équipe a évalué les changements de poids en fonction du médicament, après 6, 12 et 24 mois de traitement antidépresseur.
Les médicaments étudiés comprenaient la sertraline, le citalopram, le bupropion, l’escitalopram, la fluoxétine, la venlafaxine, la paroxétine et la duloxétine, tous des antidépresseurs couramment prescrits. L’analyse révèle :
- des différences dans la prise de poids induite par les médicaments, à la fois au sein et entre les sous-classes d’antidépresseurs ;
- à 6 mois, les utilisateurs d’escitalopram, de paroxétine et de duloxétine ont pris environ 0,3 à 0,4 kg de poids corporel et s’avèrent 10 à 15 % plus susceptibles de prendre au moins 5 % de leur poids vs les utilisateurs de sertraline ;
- les utilisateurs de bupropion ont pris 0,22 kg de poids en moins et sont 15 % moins susceptibles de prendre au moins 5 % de leur poids vs utilisateurs de sertraline ;
- l’utilisation de fluoxétine n’est pas associée à une variation de poids sur 6 mois vs toujours sertraline.
Des indications précieuses donc pour les cliniciens et les patients et leurs prises de décision concernant l’antidépresseur spécifique à « adopter ».
Source: Annals of Internal Medicine 2 July, 2024 DOI: 10.7326/M23-2742 Medication-Induced Weight Change Across Common Antidepressant Treatments
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