Cette équipe de l'Université d'Oklahoma développe un nouveau traitement révolutionnaire pour la rétinopathie diabétique. Cette immunothérapie anti-céramide, documentée dans la revue Cell Metabolism, va traiter la cause de la maladie et permet d’arrêter la progression vers la cécité, à un stade bien plus précoce que les traitements précédents.
Les patients diabétiques sont confrontés à une multitude de problèmes de santé associés, dont le risque de perdre la vue en raison d’une rétinopathie diabétique. L’auteur principal, Julia Busik, biochimiste à l’Université ajoute que « avec l'augmentation du diabète, les complications augmentent.
Un tiers des adultes diabétiques de plus de 40 ans souffrent de rétinopathie
Et si la rétinopathie diabétique n’est pas traitée, elle peut conduire à la cécité, l’une des complications les plus redoutées des patients diabétiques. Cette cécité est causée par une accumulation hémorragique de lipides ou de composés gras. Ceux-ci commencent par des points sombres dans le champ de vision mais peuvent, à mesure qu’ils se multiplient, menacer la vision et éventuellement provoquer la cécité.
Il existe actuellement 2 traitements contre la rétinopathie diabétique, mais ils sont assez invasifs et peuvent entraîner des effets secondaires sévères :
- l’un implique des lasers qui brûlent les vaisseaux pour arrêter l’hémorragie ;
- l'autre implique des injections directement dans l’œil qui peuvent arrêter la progression de la maladie.
Enfin, tous les patients ne répondent pas à ces 2 options.
Un nouveau traitement qui s’attaque à la cause profonde de la rétinopathie
L’étude se concentre sur les lipides de l’œil, en particulier les voies lipidiques dans la rétine de l'œil, et la manière dont ces lipides sont affectés par le diabète. Cette analyse révèle que :
- un certain type de lipide, ou céramide, très dommageable, est présent dans les yeux des patients atteints de rétinopathie diabétique ;
- ces céramides, après stimulation par un autre type de cellule – les cytokines – se collent ensemble dans de vastes domaines de l’œil, ce qui provoque des signaux inflammatoires dommageables pour les cellules de l’œil ;
- cette agglomération provoque la mort cellulaire et la progression de la rétinopathie diabétique.
Quelle réponse ? L’équipe a créé un anticorps contre ces lipides qui empêche l’accumulation de céramides et signale les dommages causés aux cellules saines de la rétine. Cette forme d’immunothérapie anti-céramide constitue une grande avancée dans la mesure où elle s'attaque à la cause profonde de la maladie, par opposition aux traitements symptomatiques et par définition tardifs actuels.
Le nouveau traitement peut être administré par voie systémique :
il n’est donc pas nécessaire de l’injecter dans l’œil.
Il offre donc un double avantage, son caractère non invasif qui apporte un nouveau confort au patient et son administration possible précoce : en effet, et en raison de leur caractère invasif et des problèmes de sécurité, les traitements actuellement disponibles ne sont utilisés qu’à des stades très avancés de la maladie, lorsque la vision est déjà menacée.
« La nouvelle immunothérapie pourrait être administrée à un stade beaucoup plus précoce, lorsque la rétinopathie commence tout juste à progresser et bien avant qu’elle n'atteigne un stade avancé ».
Source: Cell Metabolism 7 May, 2024 DOI : 10.1016/j.cmet.2024.04.013 Diabetic retinopathy is a ceramidopathy reversible by anti-ceramide immunotherapy
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