La metformine est ici confirmée comme une option thérapeutique sûre et efficace contre le diabète de type 2 chez les hommes et les femmes qui tentent de concevoir- ainsi que pour gérer l’hyperglycémie chez les femmes enceintes au cours du premier trimestre. L’utilisation paternelle de metformine notamment, pendant la production de spermatozoïdes, n’apparaît pas associée à des malformations congénitales majeures, selon cette étude, menée à la Harvard T.H. Chan School of Public Health et au Brigham and Women's Hospital (BWH), publiée dans les Annals of Internal Medicine.
Cette analyse des données de près de 400.000 naissances vivantes confirme en effet l’absence d’association significative entre l'utilisation paternelle de metformine en monothérapie et l’incidence de malformations congénitales majeures chez leurs nouveau-nés. Si de telles associations entre la metformine en polythérapie et les malformations congénitales ont déjà été documentées, cela pourrait s'expliquer par un profil de risque cardiométabolique parental sous-jacent plus mauvais.
L'étude a évalué l'effet intergénérationnel négatif possible de l'utilisation de la metformine pendant la production de sperme et durant la période précédant la conception. Les données de santé, dont cardiométaboliques parentales ont été obtenues à l'aide de diagnostics cliniques, d'informations sur la délivrance des médicaments et de tests de laboratoire.
- Les résultats bruts suggèrent que la metformine est bien associée à un risque accru de malformations congénitales majeures (6,2 % vs 4,7 % lorsque le père n'utilise aucun médicament contre le diabète) ;
- Cependant, cette association ne perdure pas après prise en compte des comorbidités cardiovasculaires et métaboliques du père et l'exclusion des enfants nés de mères diabétiques ;
- les pères prenant de la metformine et d'autres antidiabétiques étaient aussi plus âgés, plus susceptibles de souffrir de problèmes cardiovasculaires et métaboliques, d'être fumeurs et d'avoir des problèmes de fertilité- ce qui peut participer au risque de malformation de l’enfant à naître ;
- les mères étaient également plus susceptibles de comorbidités cardiovasculaires et de troubles de la fertilité lorsque le père était diabétique, et prenait de la metformine.
Le traitement du père par metformine, lors de la conception, n’est donc pas un facteur indépendant significatif de malformation majeure, chez l’enfant à naître.
Source: Annals of Internal Medicine 18 June, 2024 DOI: 10.7326/M23-1405 Paternal Use of Metformin During the Sperm Development Period Preceding Conception and Risk for Major Congenital Malformations in Newborns
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