Ces scientifiques de l'Université de Jilin (Changchun, Chine) viennent d’identifier un nouvel organite dans les cellules hépatiques appelé organite lié aux mitochondries et aux lysosomes (MLRO : mitochondria-lysosome-related organelle) qui apparaît jouer un rôle clé dans la « dédifférenciation » des cellules hépatiques -qui perdent alors leurs fonctions spécialisées. La recherche, publiée dans la revue eGastroenterology, décrypte ainsi ce processus de dédifférenciation, caractéristique des maladies hépatiques chroniques à un stade avancé.
Cette découverte apporte une nouvelle compréhension des maladies hépatiques chroniques telles que la maladie du foie gras et la stéatose hépatique.
L’étude s’est centrée sur plusieurs organites cellulaires :
Les mitochondries, les minicentrales électriques qui génèrent de l’énergie pour les cellules ; les mitochondries jouent également un rôle crucial dans le métabolisme, la signalisation du calcium et la survie cellulaire. Le dysfonctionnement mitochondrial a déjà été associé aux maladies du foie. Les cellules, pour assurer leur survie, disposent de mécanismes complexes pour maintenir des mitochondries en bonne santé. Un de ces mécanismes consiste à éliminer les cellules endommagées via le un processus appelé mitophagie.
Les MLRO, des organites uniques formés par la fusion d'une mitochondrie et d'un lysosome, une unité cellulaire « d'élimination des déchets » constituent une nouvelle voie qui concourt à la survie cellulaire. Cet organite hybride constitue en effet une voie alternative de décomposition des mitochondries endommagées : ce processus est même décrit comme plus efficace que la mitophagie traditionnelle.
La formation de MLRO apparaît liée au processus de « dédifférenciation »,
via lequel les cellules hépatiques perdent leurs fonctions spécialisées. Cette dédifférenciation est bien une caractéristique des maladies hépatiques chroniques, à stade avancé.
Comprendre la fonction des MLRO pourrait conduire à de nouvelles stratégies thérapeutiques pour les maladies hépatiques chroniques. En effet, en régulant le process de formation de MLRO, il semble possible, à la lecture de ces observations, de rétablir le bon fonctionnement des cellules hépatiques et de ralentir la progression de la maladie du foie.
Source: eGastroenterology 2024 DOI :10.1136/egastro-2023-100046 Perspectives of mitochondria-lysosome-related organelle in hepatocyte dedifferentiation and implications in chronic liver disease.
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