Un candidat médicament inhibiteur est décrit comme prometteur dans la prévention de la grippe par cette équipe de scientifiques du Scripps Research Institute (La Jolla). Ces pharmacologues viennent de développer une molécule qui bloque la première étape de l’infection grippale de type A. Nommé « Composé 7 », cet inhibiteur moléculaire, qui interagit avec la protéine hémagglutinine du virus de la grippe et vient d’être documenté dans les Actes de l’Académie des Sciences américaine (PNAS) constituerait une alternative « révolutionnaire » à la fois au vaccin et aux médicaments antigrippaux actuellement disponibles.
Car les médicaments contre la grippe actuellement disponibles ne ciblent le virus qu’une fois qu’il a déjà établi l’infection, alors que les chercheurs du Scripps et leurs collègues de l’Albert Einstein College of Medicine (New York), décrivent ici une molécule qui contrecarre la toute première étape de l’infection grippale.
L’inhibiteur empêche le virus de pénétrer dans les cellules respiratoires de l’organisme.
Il cible plus précisément l’hémagglutinine, une protéine présente à la surface des virus grippaux de type A. L’auteur principal, le Dr Ian. Wilson, DPhil, professeur de biologie structurale au Scripps précise « nous ciblons avec cette molécule le tout premier stade de l’infection grippale, avec ‘objectif, préférable, de prévenir l’infection plutôt qu’inhiber la propagation du virus après l’infection ».
L’étude : au départ, les scientifiques avaient identifié une petite molécule, F0045(S), dotée d’une capacité limitée à se lier et à inhiber les virus grippaux H1N1 de type A. Ils ont ensuite optimisé la structure chimique de la molécule, de manière à la doter de meilleures propriétés médicamenteuses et d’une capacité de liaison plus forte au virus. A partir de cette première molécule et par « chimie clic », les chercheurs ont généré une vaste bibliothèque de molécules candidates comportant diverses modifications par rapport à la structure originale. L’analyse de cette bibliothèque leur a permis finalement de sélectionner 2 molécules dotées d’une affinité de liaison supérieure à la molécule d’origine. Ces 2 molécules ont enfin donné naissance au « Composé 7 », qui s’est avéré avoir une capacité antivirale encore optimisée.
Ces inhibiteurs devront encore être améliorés et testés par des essais cliniques, avant de pouvoir être utilisés comme antiviraux chez l’Homme, mais leurs auteurs se déclarent confiants en leur potentiel de prévention, avec un avantage de taille, ces médicaments n’auraient pas, contrairement aux vaccins, besoin d’être mis à jour chaque année.
« Il s’agit de l’inhibiteur d’hémagglutinine à petites molécules le plus puissant développé à ce jour », il sera testé dans un proche avenir par des études précliniques et adapté ensuite à différentes souches de grippe.
Ainsi, il sera peut-être possible, dans un avenir proche,
lorsqu’on a été en contact avec le virus, de prendre un simple comprimé pour éviter de développer la maladie.
Source: Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) 16 May, 2024 DOI: 10.1073/pnas.2310677121 Ultrapotent influenza hemagglutinin fusion inhibitors developed through SuFEx-enabled high-throughput medicinal chemistry
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