Parce qu’en pratique, le réchauffement climatique bouleverse nos comportements et notre mode de vie, cette équipe du Massachusetts Institute of Technology (MIT) propose et documente, dans le Journal of Climate, une nouvelle métrique : une nouvelle façon de quantifier les impacts du changement climatique : les « outdoor days » ou journées passées en plein air. Cette étude montre que cette nouvelle mesure reflète les effets directs sur la qualité de vie des personnes et reproduit les importantes disparités qui existent à l’échelle mondiale.
Pour la plupart d’entre nous, la différence entre une augmentation moyenne de la température mondiale de 1,5 °C et de 2 °C n’apporte pas une image claire de la manière dont la vie quotidienne sera réellement affectée par le réchauffement climatique. C’est pourquoi l’équipe du MIT a mis au point cette nouvelle métrique de changement climatique mondial, applicable dans des régions spécifiques du monde, et qui va clairement représenter ses conséquences sur les activités quotidiennes et la qualité de vie de chacun.
L’équipe a même développé des cartes qui prédisent l’évolution du nombre de jours annuels de plein air aux États-Unis entre 2071 et 2100 vs la période 1976-2005.
La métrique des « outdoor days »
représente très exactement le nombre de jours par an pendant lesquels les températures extérieures ne sont ni trop chaudes ni trop froides pour pouvoir vaquer à des activités normales de plein air, qu’il s’agisse de travail ou de loisirs, tout en restant dans un spectre de confort raisonnable. Ce concept est naturellement venu à l’idée de ses auteurs, alors qu’ils remarquaient qu’il y avait de moins en moins de jours vraiment propices aux activités de plein air.
Un site Web pour un concept à la mesure de chacun : les chercheurs ont développé un site où les utilisateurs peuvent définir leur propre échelle de températures acceptables pour la pratique d’activités en plein air, puis cliquer sur un pays sur une carte du monde. Le site renvoie alors une prévision de l’évolution du nombre de jours répondant à ces critères d’ici la fin du siècle. La fonctionnalité est innovante à 2 titres, elle laisse l’utilisateur définir les conditions d’une journée en plein air et donc l’amène à participer à la définition de l’impact du futur changement climatique sur la qualité de vie. Le système apporte ainsi non seulement une compréhension plus approfondie de la façon dont le changement climatique aura un impact direct sur la vraie vie et sensibilise indirectement chacun à limiter cet impact.
Des gagnants et des perdants : la métrique révèle aussi sans surprise que les grands perdants ont tendance à être concentrés dans les pays du Sud. Ainsi, dans le Nord, dans des pays comme la Russie ou le Canada, on gagne un nombre important de journées en plein air. Mais au Bangladesh ou au Soudan, le nombre de journées en plein air diminue à grande vitesse.
Au-delà du concept lui-même, c’est un modèle complexe qui a été développé à partir de tous les modèles climatiques disponibles, soit environ une cinquantaine, afin de fournir résultat précis mais aussi synthétique, regroupant
toutes les projections sur un seul graphique.
Même si la disparité Nord-Sud en matière d’exposition et de vulnérabilité a été largement reconnue, cette façon synthétique de quantifier les effets du changement climatique au niveau mondial, permet de comprendre à quel point cet inégalité des effets sur la qualité de vie des différentes populations.
Une disparité qui n’épargne pas l’Europe : de manière plus anecdotique, « en matière de tourisme, les gens passent désormais plus de temps dans les États du nord de l’Europe ».
Source: Journal of Climate 18 March, 2024 DOI: 10.1175/JCLI-D-23-0346.1 North-South disparity in impact of climate change on “outdoor days”
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